
C'est désormais une ligne régulière. Chaque mois, depuis mai 2018, Airbus fait partir du port de Saint-Nazaire un immense cargo, Ville-de-Bordeaux, chargé des pièces fabriquées dans ses usines de Loire-Atlantique, Toulouse, Madrid ou Hambourg. Dans ses cales, il y a l’équivalent de quatre A320, qui voguent en direction de son site d’assemblage américain de Mobil, en Alabama.
Inventé par une start-up toulousaine
Cette nouvelle liaison, faisant de Saint-Nazaire le hub d’Airbus vers les Etats-Unis, avait été imaginée pour faire économiser du temps à l’avionneur, qui cherche constamment à améliorer sa cadence de production. Pour optimiser son trajet, Airbus va équiper ce bateau de ce qui ressemble à une voile de kitesurf, dès le second semestre 2020.
Cette voile, qui tracte le cargo, devrait faire baisser sa consommation de fuel de 20 %, ce qui représente 1 à 2 millions d’euros d’économies par an. SeaWing, c’est son nom, est développé par la start-up Airseas. L'entreprise a été fondée en 2016 par des anciens ingénieurs d’Airbus, au sein du Fablab Protospace du géant aéronautique, à Toulouse.
Soutien de l'Ademe
Créée sur la base d’1,2 M€ de fonds propres, dont 10 % investis par Airbus, Airseas est épaulée par l’Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie. L'Ademe leur a octroyé une aide de 7,2 M€. Ainsi, 4,45 M€ vont directement à Airseas et 2,75 M€ aux partenaires du projet. Parmi eux, on trouve l’architecte naval LMG Marin, le leader mondial des logiciels de cartographie maritime Maxsea et l’École nationale supérieure maritime (ENSM), qui forme les capitaines et équipages de la marine marchande.
Airseas espère concrétiser d’autres projets dès 2021, notamment pour des tankers, des gros gaziers, voire même des ferries.