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Alain Leroy (Neopolia) : « L'aéronautique a besoin d’une relocalisation des activités »
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Alain Leroy président du cluster Neopolia Alain Leroy (Neopolia) : « L'aéronautique a besoin d’une relocalisation des activités »

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Les TPE et PME de l’aéronautique profiteront-elles du plan de soutien gouvernemental à la filière ? Alain Leroy, président du cluster industriel des Pays de la Loire Neopolia, espère que les milliards annoncés ruisselleront bien jusqu’aux sous-traitants. Pour les aider à traverser la forte baisse du plan de charge, il lance un appel à la relocalisation.

— Photo : Neopolia

Que pensez-vous du plan de soutien à l’aéronautique annoncé le 9 juin par le gouvernement ?

Alain Leroy : Il faut d’abord reconnaître que tous les dispositifs d’aide initiés par l’État, comme les prêts garantis, ont été les bienvenus. Le plan de soutien à la filière aéronautique l’est aussi. Mais il va falloir s’assurer que le fléchage ira bien aux TPE et PME. Ce qui est important c’est que cela ruisselle bien jusqu’à l’ensemble de la filière. C’est la plus grande interrogation que nous avons. Aujourd’hui, le niveau de charge est entre -40 et -60 % pour les sous-traitants de l’aéronautique. On se rassure en se disant que les marchés des A320 et A350 (les moyen et gros porteurs d'Airbus, NDLR) redémarreront. La question c’est quand et à quelle vitesse ? Les niveaux d’activité d’avant la crise sanitaire ne seront pas retrouvés avant 2023, c’est conséquent ! Or les entreprises ont besoin de plans de charge tout de suite. On aurait besoin d’une relocalisation des activités tout de suite. Et de cela, le plan de soutien ne parle pas. On ne parle pas non plus d’un renforcement du crédit impôt recherche pour les TPE-PME, qui serait nécessaire pour conserver les emplois. Le seul élément immédiat que l’on a à disposition, c’est le chômage ou plutôt l'activité partielle.

Vous avez justement lancé un « challenge relocalisation » aux 240 entreprises membres du réseau Neopolia. Est-ce que votre appel a été entendu ?

Alain Leroy : Cela avance. Le challenge, c’est d’inviter les PME à faire appel à des membres du réseau plutôt qu’à des prestations hors territoire. Nous avons pour le moment deux PME membres qui jouent le jeu. Par exemple, le groupe ECA, basé à Couëron (Loire-Atlantique), va industrialiser un transporteur autonome, un petit chariot sans pilote avec un moteur hydrogène. Il faut qu’on intensifie la démarche. Afin d’avoir un aperçu de la situation de la supply-chain et des PME, le Conseil régional a partagé une réunion d’information avec les membres PME de Neopolia et les divers collectifs Régionaux ( CCIR , Comité de développement des industries mécaniques, Industrie du futur etc) afin d’apprécier les thématiques qui pourraient être à traiter. Bien sur cette consultation n’est qu’une pierre à l’édifice et comme nous l’a précisé la Région, sa Présidente souhaite pouvoir poursuivre cette consultation. Nous serons bien sûr disponible pour construire en collectif et collaboratif. Il ne faudrait pas que la construction du plan de relance dans la filière aéronautique , rencontre les difficultés des Energies marines renouvelables, car là où le pays à parler de concert, il n’ y a pas si longtemps, de souveraineté et de solidarité il n’est pas entendable de constater que EDF Renouvelables , où l’Etat est à plus de 85% actionnaire, fasse appel à des sociétés étrangères et hors CEE pour des prestations ou les entreprises locales ont remis des offres présentant des intérêts évidents

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