L’économie française sauve la face. Au premier trimestre, le PIB est parvenu à augmenter de 0,2 % en trois mois, selon l’Insee, après avoir frôlé la rupture fin 2022 (+0,02 %, en donnée révisée). Mais ce rebond est loin d’être rassurant, tant certains fondamentaux paraissent fragilisés. Il en est ainsi des ménages. Leur consommation reste en panne (0 % d’évolution, après -1 % cet hiver), plombée par les dépenses alimentaires (-2,3 %, 5e baisse consécutive). Leurs investissements font encore moins bien (-1,4 %, en repli continu depuis 18 mois), sous l’effet conjugué d’une diminution de la construction de logements neufs et des transactions immobilières. Les entreprises, elles, s’en tirent mieux : la production de biens et services est en pleine accélération (+0,4 %, portée par l’énergie et les transports) ; les exportations maintiennent leur rythme de croisière (+1,1 %, malgré le violent décrochage de l’agriculture à -21,5 %) ; l'investissement se stabilise (+0,1 %). Dans ces conditions, si l’économie restait en l’état, note l’Insee, la croissance 2023 pourrait atteindre +0,4 %. Un niveau plus modeste qu’espéré par le gouvernement (+1 % prévu par Bercy).
