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Obsam veut aller au-delà de l’aéronautique
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Obsam veut aller au-delà de l’aéronautique

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Spécialisée dans la gestion de l'obsolescence des avions et hélicoptères militaires, Obsam travaille déjà à la conquête de nouveaux secteurs que l'aéronautique. La PME de Taden, dirigée par Nathalie Barat, regarde notamment vers le secteur maritime et médical.

L'objectif d'Obsam, la PME de Nathalie Barat, est d’anticiper la fin de vie de certaines pièces, de maximiser les temps d’utilisation et de prévoir le vieillissement afin d’éviter de laisser des flottes aériennes au sol — Photo : Julien Uguet / Journal des entreprises

Nathalie Barat fait partie de ces chefs d’entreprise pour qui les astres sont régulièrement bien alignés. Ex-cadre dans une entreprise de maintenance aéronautique implantée sur l'aéroport de Pleurtuit (Ille-et-Vilaine), elle avait profité de son licenciement économique en 2009 pour fonder NHE Aéro Trading, une centrale d'achat aéronautique orientée vers les marchés de la défense.

En 2016, sur une simple intuition et au regard des besoins de ses clients, Nathalie Barat crée en parallèle Obsam, à Taden, une société qui a développé un processus innovant permettant de gérer l'obsolescence des avions et hélicoptères militaires. « Obsam s’est construite dans la ligne directe de NHE. L’objectif est d’anticiper la fin de vie de certaines pièces, de maximiser les temps d’utilisation, de prévoir le vieillissement afin d’éviter de laisser des flottes aériennes au sol. Anticiper les problèmes plutôt que de les régler en urgence une fois que la panne est constatée », explique Nathalie Barat.

La marine séduite

Partie de zéro il y a deux ans, Nathalie Barat est aujourd’hui à la tête d’une équipe de 10 salariés pour un million d’euros de chiffre d'affaires. Fort de ses belles performances, la PME séduit au-delà du secteur aéronautique. « Par le biais de nos contacts dans l’armée, nous avons déjà des discussions en cours avec la marine. Toutefois le monde civil comme l’aérospatial ou le médical sont aussi intéressés. Les investissements dans les IRM ou les scanners deviennent de plus en plus importants. Être capable, par exemple, de sourcer les pièces majeures à 10 ans est un élément stratégique et économique. »

Unique au monde, le savoir-faire d’Obsam repose sur un logiciel de veille technologique développé en interne et couplé à une base de données ultra-sécurisée. « C’est beaucoup de temps et d’argent afin de mettre en musique un cahier des charges construit à partir d’une page blanche, ajoute Nathalie Barat. L’une de nos chances a été de nouer un partenariat fort avec Thales. Nous traitons aujourd’hui plus d’un million de références pour eux. »

Des salariés enquêteurs

Au quotidien, le job des collaborateurs d’Obsam est de réaliser de véritables enquêtes pour être en mesure de dénicher et de répertorier les plans techniques des pièces de moteurs ou de cockpit. « Notre rôle s’arrête à la veille et au stockage des données. Nos clients se mettent ensuite en relation avec des fournisseurs que nous pouvons leur prescrire, afin de réaliser des mises en production préventive. »

La collaboration avec Thales va se renforcer dans les mois à venir avec la signature de contrats majeurs. « Nous signons pour 4 ou 10 ans, ce qui nous offre une véritable visibilité à long terme. » En 2019, le chiffre d'affaires d'Obsam devrait se situer autour de 4 millions d’euros avec un effectif de 30 salariés.

Preuve de la pertinence de son positionnement, la PME costarmoricaine séduit aussi à l’international. « Notre sourcing se fait dans le monde entier, ce qui vaut toutes les campagnes marketing. De nombreux pays nous appellent. À nous de bien prioriser pour ne pas être emportés par notre propre croissance. »

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