Que désignent les achats responsables ?
Les achats responsables doivent avoir des impacts environnementaux et sociaux les plus positifs possibles. C’est une déclinaison de la RSE, la responsabilité sociétale des entreprises. Cela doit s’inscrire dans la stratégie de l’entreprise, comme la qualité ou la sécurité. Il ne suffit pas d’acheter des leds ou de bien gérer ses déchets ! C’est d’ailleurs parfois ce qui est reproché aux entreprises : les valeurs affichées ne se retrouvent pas toujours dans les pratiques et cela mène à des écarts de positionnement entre dirigeants-managers et collaborateurs.
Il y a une première phase de prise de conscience de la responsabilité de l’organisation envers la société, de ses impacts, pour mieux les maîtriser et revenir aux questions fondamentales des acheteurs : pourquoi j’achète ? Et surtout désormais : comment j’achète ?
Que cela implique-t-il dans la relation entre l’entreprise et ses fournisseurs ?
Il s’agit de savoir comment travailler au mieux avec ses partenaires. Certaines entreprises considèrent les fournisseurs comme une entité devant répondre à un cahier des charges. Elles ont une relation en réaction : elles ont besoin d’une offre, demandent un devis et c’est tout. Parfois, elles ne répondent même pas. Le fournisseur ne sera alors pas un bon ambassadeur de l’entreprise. Il faut déjà prendre conscience de cela : comment être le client privilégié de mes fournisseurs ? Comment faire en sorte qu’ils aient confiance ? Cela passe par exemple par payer en temps et en heure. Il faut changer la vision du prix en une vision de coût global, défini et discuté en amont.
Comme un DRH gère les ressources en interne, les achats gèrent les ressources en externe mais la fonction achats est l’interface de nombreuses fonctions. Il faut donc embarquer les équipes commerciales, du marketing, de la production pour travailler avec les équipes correspondantes du fournisseur pour mettre en œuvre l’intelligence collective.
Dans ce contexte de hausse des prix, de difficultés d’approvisionnement, quels peuvent être les bénéfices de la mise en œuvre des achats responsables ?
Optimiser ses achats, c’est améliorer sa marge, c’est un levier de performance. Cela permet par ailleurs un travail collectif, sur toute la chaîne de valeur, pour sécuriser au mieux ses approvisionnements. Une rupture aujourd’hui sur un produit se reproduira. Il faut donc travailler ensemble, avec les parties prenantes, pour chercher des solutions alternatives et voir plus loin que la difficulté à l’instant T et éviter ces risques à moyen voire long terme.
Et puis, c’est une vraie démarche différenciante à mettre en avant auprès de ses clients, notamment ceux qui ont des obligations en matière de RSE. C’est capital en termes d’image. Des labels comme celui Relations fournisseurs et achats responsables (RFAR) sont des gages de crédibilité.
Les entreprises sont-elles toutes concernées par la question ?
Prioritairement bien sûr celles dont les achats sont stratégiques, dans l’industrie notamment où les achats peuvent représenter jusqu’à 70 % du chiffre d’affaires. Mais même les petites structures sont concernées dès lors qu’elles sont dans une relation client/fournisseur. Ce peut être un cabinet d’avocats qui fait appel à une entreprise pour des prestations de nettoyage de ses locaux, par exemple.
