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Coronavirus : les sponsors vendéens s'opposent au report du Vendée Globe
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Coronavirus : les sponsors vendéens s'opposent au report du Vendée Globe

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L’entreprise de recyclage Paprec, sponsor du skipper Sébastien Simon, a demandé le report du Vendée Globe, qui doit partir le 8 novembre prochain des Sables d’Olonne. Opposés à cette idée, les sponsors vendéens et l’organisateur affirment leur volonté de maintenir la course au large.

— Photo : YVAN ZEDDA / SODEBO

« Le plus gros des dépenses est déjà fait. Cela nous coûterait beaucoup plus cher de reporter le Vendée Globe. » Stéphane Windsor, directeur général de la coopérative vendéenne d’artisans du bâtiment, Artipôle, et co-sponsor du skipper Arnaud Boissières avec la Mie Câline, ne comprend pas la position de la société Paprec. Mi-avril, le patron de l’entreprise de recyclage, basée en Île-de-France, a demandé de reporter la course en 2021 « pour permettre aux équipes de s’organiser et de gérer leurs finances en période de crise. Il faut éventuellement geler les projets pendant quelques mois, minimiser les dépenses, pour ensuite les reprendre », a-t-il confié au magazine de voile Tip & Shaft. Une déclaration qui n’est pas passée inaperçue mais qui ne fait pas l'unanimité. Opposés à cette idée, les principaux sponsors vendéens et l’organisateur ont, en effet, affirmé leur volonté de maintenir la course.

Rapidement, la Saem Vendée, qui organise le Vendée Globe, ainsi que son partenaire principal, le géant de l’agroalimentaire Sodebo, basé à Montaigu (85), ont réagi dans un communiqué.

Artipôle et La Mie-Câline co-sponsorisent le skipper Arnaud Boissières — Photo : Team Arnaud Boissières

« Nous maintenons le cap »

« Nous maintenons le cap, ont-ils indiqué. La crise sanitaire qui ébranle depuis un mois notre société oblige tous les acteurs du monde sportif et économique à s’adapter, dans un contexte d’incertitude […] Mais notre volonté est d’être en mesure de donner le départ de cette 9e édition le 8 novembre prochain dans les meilleures conditions. » Une mise au point appréciée par de nombreux skippers. Sur les réseaux sociaux, Arnaud Boissières a notamment relayé l’information tout comme Romain Attanasio, en ajoutant « En avant ! », ou Fabrice Amedeo pour qui le temps est à la « préparation physique et à la formation météo. »

« Les gens auront besoin de rêver, la vie ne s’arrêtera pas »

Pour les principaux sponsors vendéens, le message semble également être bien passé. Jean-Jacques Laurent, le dirigeant du fabricant d’enduits PRB, qui soutient le skipper Kevin Escoffier, n’a pas tardé à réagir dans une vidéo. « Je pense qu’il est important de faire ce Vendée Globe. Les gens auront besoin de rêver, la vie ne s’arrêtera pas. Pour le moment, restez confinés pour que la fête ne soit que plus belle le 8 novembre 2020. »

« Un formidable symbole de sortie de crise »

Un point de vue partagé par d’autres patrons. « Tous les événements du printemps et beaucoup de ceux de cet été sont annulés, il faut quand même qu’on ait un Vendée Globe. Financièrement, je ne vois pas l’intérêt de le reporter, la quasi-totalité des dépenses sont déjà effectuées », insiste Stéphane Windsor, directeur général d’Artipôle, qui investi dans la course pour la deuxième fois. Son co-sponsor La Mie Câline, qui accuse une baisse de 75 % de son activité à cause du coronavirus, veut également maintenir sa participation. « Nous avions prévu d’épauler Arnaud Boissières, il n’est pas question de remettre en cause cet investissement. Il est difficile de savoir dans quel état d’esprit nous serons dans six mois mais ça sera un formidable symbole de sortie de crise d’être tous réunis - salariés, clients, franchisés - pour ce moment festif », estime David Giraudeau, le directeur général de La Mie Câline, qui souhaite également fêter les 35 ans de la société à ce moment-là.

Yannick Bestaven, skipper, accompagné de Christophe Guyony, directeur général de Maître Coq, son sponsor. — Photo : Maître Coq

Des courses de préparation annulées

La plupart des courses de préparation ont toutefois été annulées, comme la transat entre Brest et Charleston aux États-Unis prévue le 10 mai ou celle entre New-York et Les Sables d’Olonne, qui devait partir le 16 juin. Mais pour les sociétés sponsors, cela remet peu en cause le retour sur investissement. « Ce ne sont pas des courses où il y a beaucoup de retombées, la visibilité pour nous n’est pas très importante », estime le directeur général d’Artipôle.

« Maintenir le Vendée Globe, c’est prouver la résilience de la Vendée. »

Pour Christophe Guyony, le directeur général du volailler Maître Coq à Saint-Fulgent (85), qui accompagne le skipper Yannick Bestaven, « la plus grosse course médiatique, c’est le Vendée Globe. Si celle-ci était annulée, ça serait embêtant. » Selon le dirigeant, « maintenir l’événement, c’est prouver la résilience de la Vendée. » Il estime que si les sociétés trouvent des solutions pour s’adapter à la crise, elles peuvent également le faire pour maintenir le déroulement de la course. C’est la quatrième fois que Maître Coq, actionnaire de la Saem Vendée aux côtés d’une trentaine d’autres entreprises vendéennes, s’investit dans le Vendée Globe. Et pas question pour l’entreprise de baisser les bras dans la tempête : « Même en période de crise, il faut continuer à communiquer ».

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