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Coronavirus : ARBM fabrique 7 500 pièces métalliques pour les respirateurs d’Air Liquide Medical System
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Coronavirus : ARBM fabrique 7 500 pièces métalliques pour les respirateurs d’Air Liquide Medical System

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Le groupe de Chemillé ARBM, qui emploie 140 personnes dans 5 entreprises en Maine-et-Loire et en Loire-Atlantique, a reçu commande de 7 500 pièces pour la fabrication des respirateurs artificiels d’Air Liquide Medical System. Spécialisé dans la mécanique de précision, décolletage, usinage, fraisage et électroérosion, ARBM, qui n’a pas cessé le travail depuis le début du confinement, a dû s'adapter pour répondre à cette demande.

ARBM a reçu commande de 7500 pièces pour les appareils respiratoires d'Air Liquide Medical System. (Archives) — Photo : Olivier Hamard – Le Journal des Entreprises

Le petit groupe angevin ARBM, créé et présidé par Sébastien Ripoche, travaille déjà depuis plusieurs années pour Air Liquide Medical System. Il fabrique différentes pièces métalliques de précision servant à manipuler les potentiomètres pour le réglage de débit d’appareils respiratoires de la filiale d’Air Liquide. La semaine dernière, 7 500 pièces ont été commandées au groupe de Chemillé, ce qui représente l’équivalent de la demande semestrielle de son client en période normale.

Une seconde commande à venir

Dans le groupe ARBM (140 personnes, 13,5 M€ de CA 2019), deux entreprises sur cinq travaillent pour les appareils respiratoires d’Air Liquide Medical System, Ouest Décolletage à Chemillé et APMA, à Trélazé. « Nous allons augmenter les cadences pour permettre la fabrication de ces pièces, témoigne Sébastien Ripoche. Tout ce que nous produisons est envoyé à Grenoble pour être intégré dans des éléments de l’appareil, puis à Antony où Air Liquide Medical System assemble tous ses respirateurs. Nous sommes dans l’attente d’une autre commande, pour les mêmes pièces, qui devrait nous parvenir prochainement. » Ces éléments fabriqués par ARBM font partie des composants du Taema Osiris 3, l’un des respirateurs d’urgence et de réveil de la gamme de la filiale d’Air Liquide. Le groupe chemillois, qui réalise habituellement une partie de ses activités dans le secteur médical, travaille aussi pour un autre client, à la fabrication de pièces qui seront intégrées dans un appareil de dépistage et de diagnostic du Covid 19.

Des procédures qui resteront

Avant même l’arrivée de la commande d’Air Liquide Medical System, le groupe ARBM et ses cinq sociétés s’étaient adaptés au confinement pour traiter les commandes en cours et n’avaient pas cessé leur activité.

« Nous sommes descendus d’un travail en 3X8 à 2X8, précise Sébastien Ripoche. Nous voulions, avant tout, maintenir l’activité pour les salariés et nous nous sommes adaptés en conséquence. L’une de nos filiales, APMA, a fabriqué des masques avec visière et nous avons pris des mesures sanitaires strictes. » Mise en place de sens de circulation dans tous les sites, regroupements interdits, système de roulement pour la pause déjeuner, port de masque et de casque à visière, utilisation de gel hydroalcoolique… Les portes habituellement fermées restent ouvertes et des équipes de nettoyage ont été composées en interne, en plus de la société extérieure qui intervient habituellement. « Nous allons même passer à une désinfection quotidienne, ajoute Sébastien Ripoche. Nous avons passé beaucoup de temps pour mettre en place les procédures et rassurer, sinon nous aurions cessé le travail. Nous travaillons aujourd’hui de façon différente, et certaines des procédures mises en place resteront certainement après la crise. » Le dirigeant confie même que les salariés présents sur les sites, s’ils n’appréhendent pas de venir travailler, craignent plus le retour de leurs collègues encore confinés à la maison, ne sachant pas s’ils ont, de leur côté, respecté des règles strictes.

ARBM compte actuellement plus de 100 personnes au travail dont quelques-unes à domicile, sur les 140 qu'emploient les 5 unités du groupe, Ouest Décolletage, APMA, Anjou Decolletage, Altitude Mécanique et Ouest Médica. Seule sa filiale Anjou Décolletage, à Montjean-sur-Loire, spécialisée dans les pièces mécaniques de précision en moyenne et grande série, tourne à 70 % de son effectif, quand les autres sites avoisinent les 95 %. L’essentiel de la production du groupe est orienté vers la lutte contre le Covid-19. Ailleurs, dans les secteurs de l’aéronautique, de l’automobile et même du médical, les commandes sont en net recul. « Après ce mois d’avril, nous aurons sans doute une période un peu plus compliquée, envisage Sébastien Ripoche. On y réfléchit déjà car on s’attend à une baisse de travail en mai sur certains de nos sites. Il n’y aura sans doute pas de véritable reprise avant septembre, mais nous voulons assurer une continuité de l’activité d’ici là. »

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