Le 18 octobre, le chantier de l’unique data center mosellan a été lancé à Mercy (Moselle). La matérialisation physique du "cloud" informatique. Le territoire tient son bastion de la data à l’heure où les entreprises entament leur transition vers l’industrie 4.0. En Lorraine, elles se digitalisent : impression 3D, robotisation, intégration de capteurs… La mutation se reflète dans les organismes d’accompagnement des entreprises vers le tout-digital. La plateforme Mapp lancée en septembre au Technopôle de Metz permet l’intégration de capteurs sur les lignes de production, le tiers-lieu Bliiida (ex-TCRM Blida) agit comme un véritable laboratoire d’innovation technologique… « L’intelligence de l’usine, c’est la valeur de la PME », estime Manuel Fendler, le responsable de la plateforme Mapp.
Le salon professionnel Grand Est Numérique a réuni 3 000 personnes en septembre. Preuve de l’appétence des entrepreneurs pour le numérique. L’interaction entre l’homme et la machine n’a jamais été aussi développée. « La digitalisation de la société permet de moins en moins de hiérarchie, de plus en plus d’autonomie et de notion collective », proclame Pierre-Marie Gaillot, chef de projet Industrie du futur du Centre technique des industries mécaniques (Cetim). L’innovation devient exogène à l’entreprise. Le chef de projet use de formules mathématiques pour éclaircir sa pensée : « 6 = 24 : c’est comment on parvient à faire en 6 mois ce que l’on faisait en 24 ». L’intérêt économique est avéré. La technologie au service de l’efficience, l’alchimie hommes/machine au service de la production. Là est l’entreprise de demain. Se risquer à dire que les lignes de production disposent d’un intellect propre n’a plus rien de fantaisiste. À observer les machines se mouvoir, envoyer des messages, alerter d’un danger… difficile de leur nier une certaine humanité. L’usine du futur est en marche, l’homme en est le levier. Les deux restent indissociables.
