Abasourdie par le déclenchement de la guerre en Ukraine, Alexia Deville, responsable du service gestion de projets au sein de l’entreprise seynoise Pôle Cosmétique (CA : 1,90 M€), a convaincu ses dirigeants, Grégoire Tutenuit et Julien Gros, ainsi que la vingtaine de salariés de l’entreprise à se mobiliser pour venir en aide aux Ukrainiennes et Ukrainiens. Après avoir pris ses renseignements auprès d’associations, la salariée d’origine ukrainienne apprend que l’un des besoins des populations, sur place ou réfugiées en France, est de pouvoir disposer de produits d’hygiène. "Sachant que notre métier est de concevoir et fabriquer à façon des produits cosmétiques pour des professionnels ou particuliers qui souhaitent créer ou développer leur marque, il me paraissait évident que nous apportions notre aide", confie Alexia Deville. Une évidence partagée par Grégoire Tutenuit : "en tant que chef d’entreprise, on se demande toujours comment donner plus de sens au travail que l’on fait, pour nous et pour les employés. On rappelle régulièrement qu’on aide à produire localement, à défendre notre modèle social à la française, à défendre une production plus durable pour l’environnement. Avec la crise en Ukraine, nos problématiques du quotidien paraissent insignifiantes."
600 kilogrammes de produits d’hygiène
L’entreprise implantée à La Seyne-sur-Mer depuis 2010 utilise alors des packagings en stock et lance la fabrication de produits en vrac. Pendant deux jours, tous les salariés mettent la main à la pâte pour produire et conditionner 285 bains de bouche (soit 140 kg), 416 gels douche (soit 62 kg), 110 shampoings (soit 100 kg) et 300 gels hydroalcooliques (soit 300 kg). "Pour satisfaire la réglementation en vigueur, nous avons dû étiqueter les produits avec des visuels, imprimés gracieusement par notre imprimeur, ICO marking systems, spécialiste des solutions d’étiquetage et de communication, implanté en Isère."
Les équipes de Pôle Cosmétique ont achevé le conditionnement des produits depuis une semaine. "Faire adhérer nos employés à un projet de ce type a permis de souder l’équipe, de nous donner de la fierté d’avoir contribué à notre très modeste échelle au soutien des populations meurtries", confie le dirigeant Grégoire Tutenuit.
Une partie de la production sera donnée à la Croix Rouge pour être distribuée aux réfugiés accueillis à Toulon, une autre partie est dans l’attente d’un prochain départ de convoi en direction de la frontière ukrainienne. "Je me suis rapprochée de l’association des commerçants du Mourillon, à Toulon, qui travaille avec l’Ordre de Malte et qui a déjà organisé un premier convoi et vient de débuter une nouvelle collecte", explique Alexia Deville, qui espère bien pouvoir effectuer une deuxième action de production dès que le planning le permettra. "Nous avons bénéficié d’un bon alignement des planètes, puisque nous avions un petit creux dans la production", ajoute-t-elle.
