L’entreprise Master Systèmes, née en 2008 et codirigée par Stéphane Paglia, Maurice Ré et Eric Talagrand, réalise des automatismes industriels, des armoires et des coffrets électriques dans son atelier de Saint-Martin-de-Crau (Bouches-du-Rhône). Elle déménagera début 2023 pour s’installer sur un site voisin de son installation actuelle, où les travaux d’aménagement et de mise aux normes ont commencé. "La surface au sol est de 900 m2 et nous allons créer une mezzanine de 500 m². Le chantier est assuré par des entreprises situées à moins d’une cinquantaine de kilomètres autour du site. Toutes nos activités y seront repositionnées, avec une nouvelle organisation de la production. Nous voulions nous doter d’un outil performant et pérenne pour la prochaine décennie", décrit Eric Talagrand, directeur opérationnel.
Une acquisition stratégique
L’investissement, qui s’élève à 2 millions d’euros, doit faire franchir un cap à la PME, à savoir passer de 4 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2021 avec 30 salariés, à 8 millions d’euros et une cinquantaine de collaborateurs à moyen terme. "Notre acquisition en 2021 de la société vauclusienne CC2i, dans l’électricité, l’informatique industrielle et les automatismes, nous permet de traiter des contrats plus importants", appuie le directeur. Les perspectives ouvertes par la transition énergétique laissent entrevoir aux trois cogérants une progression continue.
"Nous avons toujours défendu les énergies décarbonées. La population croit que les industriels ne se préoccupent pas de la pollution, alors que leurs efforts sont constants pour des projets plus verts. Quand nous intervenons sur l’installation de filtres à particules sur des bateaux ou sur l’électrification des quais du port à Toulon, c’est bien que les armateurs choisissent d’investir dans la réduction de leurs nuisances", plaide Stéphane Paglia.
Talents à conquérir et fidéliser
Master Systèmes intervient à 70 % en local et à 30 % au niveau national. Au centre CEA de Cadarache, elle est mobilisée sur le réacteur Jules Horowitz. À Manosque, elle s’attelle à la refonte des interfaces de programmation d’application pour le complexe de stockage Géosel. À Arles, elle a réalisé un audit des systèmes de la tour de la Fondation Luma. En dehors de la région, elle engrange les prestations sur les centres de valorisation de déchets, à Amiens, Castres, Bordeaux et Lille. Ce secteur génère actuellement environ 40 % du chiffre d’affaires de la PME.
Si la société s’arme pour croître, reste le souci récurrent de la quête de compétences. "Nous sommes parfois amenés à prospecter à l’étranger, pas pour des raisons d’économies mais bien parce que certains talents ne se trouvent plus en France, admet Stéphane Paglia. Nous embauchons aussi des séniors et investissons beaucoup dans la formation de nos collaborateurs, dans l’apprentissage. Nous soignons la culture d’entreprise et l’esprit d’équipe, veillons à la fidélisation en mobilisant nos salariés sur des projets passionnants sur le plan technique… Travailler dans les automatismes industriels, c’est agir sur le cerveau des usines, la confiance du client est primordiale."
