La RSE, responsabilité sociétale des entreprises, n’est pas qu’une affaire de société et de dirigeants. Elle est (surtout ?) une affaire de salariés. À Mouans-Sartoux près de Grasse, Coradin (CA 2021 : 5 M€) fabrique des produits d’emballages plastiques pour la beauté, l’hygiène et la santé. Elle compte près de quarante collaborateurs dont deux ont créé Green Ambition.
Un groupe de 7 volontaires
Charlotte Dumain est chargée de développement commercial et marketing, et Jeanne Blanchais, ingénieure packaging. "Nous avons chacune un engagement éco responsable au quotidien, c’est un sujet qui revient souvent entre nous, explique la première. Utiliser sa propre tasse et non un gobelet jetable pour boire son café par exemple : c’est de ces petites choses qu’est née l’idée de Green Ambition. Nous voulions diffuser plus largement ces pratiques." Le groupe est désormais constitué de 7 salariées, toutes volontaires. Une initiative cohérente et peut-être peu surprenante dans une entreprise engagée depuis des années dans l’éco conception de ses produits, récipiendaire du PRS Green Label (réduction des déchets d’emballage), évaluée EcoVadis Or (qualité du système de gestion de la RSE), certifiée ISO 14 001 (management environnemental) qui a rejoint le Coq Vert, communauté lancée par Bpifrance, avec l’ADEME et le ministère de la Transition écologique. Mais une PME qui œuvre dans le plastique, devenu symbole ultime de pollution. "J’ai une formation de plasturgiste, confie Jeanne Blanchais, et il est vrai que lorsqu’on parle du plastique, on n’est pas forcément regardée d’un bon œil et on se sent un peu attaquée personnellement. Mais il y a beaucoup à faire pour ouvrir un peu les esprits. Ce n’est pas parce qu’on travaille dans l’industrie plastique que nous sommes des pollueurs !"
Énergie, déchets et vie d’entreprise
Alors pour pousser plus loin l’engagement de l’entreprise en tant que telle, les membres de Green Ambition agissent chacune selon leur métier et leur expertise, dans trois pôles définis : énergie, déchets et vie d’entreprise. "Nous avons démarré notre action par des bilans, en travaillant d’abord sur l’éclairage. Pour s’orienter vers un nouveau type, il y a la question de la consommation mais aussi du bien-être des salariés. Les besoins ne sont pas les mêmes en production et dans les bureaux. Une réflexion globale est menée, pilotée par notre technicienne Qualité Hygiène Sécurité Environnement."
Mise en place du recyclage des palettes, utilisation du moteur de recherche caritatif Youcare en lieu et place de Google, affichage ludique pour encourager à éteindre la lumière, limiter l’envoi de mails inutiles ou préférer les escaliers… les idées ne manquent pas. "Utiliser l’ascenseur sur cinq étages équivaut à la consommation énergétique d’un grille-pain pendant dix minutes. Cette comparaison, que nous avons affichée, a eu de l’effet, expliquent les deux jeunes femmes. Nous ne sommes pas la brigade qui sermonne, l’idée est d’amener à se poser des questions pour créer des automatismes. L’un des grands objectifs relève du pôle déchets. Il s’agira de mettre en place des indicateurs pour suivre les quantités de déchets produits pour se fixer des objectifs de réduction. C’est un gros travail pour lequel il faudra fédérer tout le monde mais qui nous est demandé par les collaborateurs."
