Comment se saisir de la RSE ou de la transition écologique ? Des entreprises posent quotidiennement la question à ImmaTerra (7 salariés). Société coopérative d’intérêt collectif (SCIC), celle-ci est précisément là pour les aider à "aligner leur projet de développement, leur stratégie et leur politique RSE pour en faire un plan de développement global d’organisation", alors que ces éléments évoluent souvent, et à tort, en parallèle. "Ils font appel à nous pour revoir leur modèle économique et aller vers un modèle plus durable," explique Sophie Radisse, directrice de l’entreprise basée à Nice.
ImmaTerra est née de la volonté du Club des entrepreneurs de Grasse en 2014, et a essaimé depuis en Bretagne, Pays-de-Loire et depuis l’an dernier dans les Hauts-de-France. La demande n'a cessé non seulement d’augmenter (son chiffre d’affaires est passé de 420 000 euros en 2021 à 670 000 euros l’an dernier), mais elle a aussi évolué. "Au début, notre métier consistait à faire de la sensibilisation, à expliquer pourquoi nous traitions ces sujets-là. Nous étions uniquement dans de la pédagogie. Les choses ont changé avec le Covid et les difficultés d’accès à la ressource, renforcées par la guerre en Ukraine et la crise énergétique. Désormais, nombre d’entreprises connaissent les limites de leur modèle."
Assurer la pérennité de l'entreprise
Parmi ses clients figurent des entreprises - plus d’une centaine depuis sa création - de toute taille et de tous secteurs d’activité : du groupe varois Lauvige, qui propose des services au monde vinicole, à l’expert de la nébulisation Areco, à Grasse, en passant par Aluminor, Pizzorno, Estandon Coopérative Provence ou TVT Innovation avec la CCI du Var pour accompagner une vingtaine d’entrepreneurs et porteurs de projet et intégrer la RSE le plus tôt possible. Pour élaborer leur raison d’être, devenir entreprise à mission ou co-construire de nouvelles offres avec les parties prenantes, le dénominateur reste le même : assurer la pérennité de l’entreprise. "Nous poussons à décaler le regard pour ne plus être dans l’unique prisme du "vendre toujours plus pour gagner plus", reprend Sophie Radisse. Comment faire face à ses salariés en recherche de sens ou à la peur de ne plus avoir accès à la matière, s’interroger sur l’utilité de ce que l’on vend, se demander en quoi l’organisation est durable, quelles sont les normes ou certifications auxquelles elle répond et qui sont de plus en plus de demandées dans les appels d’offres… Nous les aidons à réfléchir pour trouver un modèle qui les différencie de la concurrence et mette en valeur leur engagement social et environnemental."
Si ce discours est devenu plus audible auprès des dirigeants, les acteurs économiques de région Sud sont plus souvent à la traîne en la matière. Dans les autres régions où œuvre ImmaTerra, "les choses vont plus vite, constate Sophie Radisse. Notre territoire étant très marqué par le tourisme, peut-être est-il plus complexe d'en revoir le modèle économique, d’être moins impactant sur l’environnement quand l’offre, touristique ou événementielle, est saisonnière. Mais les choses évoluent là aussi car il y a des solutions."
