"Je veux faire de Marseille la ville où l’on entreprend le plus". C’est par ces mots que Frédéric Pons, dirigeant du groupe aixois Hopps, positionne l’initiative qu’il vient de lancer, associé à Kedge Business School et à Aix-Marseille Université (AMU) et baptisée Business in Marseille (BiM !). "Selon des études, près de 50% des jeunes souhaitent se lancer dans l’entrepreneuriat et, au final, à Marseille, ils ne sont que 5% à franchir le pas, contre 12% pour la moyenne nationale. Je souhaite que le territoire puisse atteindre les 15%", poursuit-il.
Mentorat et soutien financier
Le dirigeant, qui en janvier dernier a revendu la société Colis Privé au groupe CMA CGM, souhaitant, selon ses propres mots "donner au territoire quelque chose…" Depuis cet été, des chercheurs de Kedge Business School (plus grande école de commerce française en nombre d’étudiants) et d’AMU (plus grande université européenne et francophone du monde en nombre d’étudiants) planchent afin de définir ce qu’est réellement un entrepreneur. "Nous travaillons sur le profiling de l’entrepreneur. Quelles sont les caractéristiques qui le définissent. Il s’agit d’un programme de recherche qui va s’étaler sur une année".
Ensuite, deuxième étape de l’opération BiM !, l’ensemble des structures d’accompagnement du territoire va être recensé afin de pouvoir les flécher aux jeunes diplômés. "Il existe plus d’une centaine de structures qui peuvent accompagner efficacement les futurs chefs d’entreprise et dont beaucoup de jeunes créateurs ignorent l’existence", confie avec enthousiasme Frédéric Pons, qui insiste ensuite sur l’importance du troisième niveau de son projet : le mentoring. "Nous allons associer un mentor à tous les projets menés par de jeunes entrepreneurs qui se lanceront en binôme. Ils seront ainsi accompagnés pendant un par un grand patron qui pourra leur apporter ses conseils, leur ouvrir son carnet d’adresses. Un appui essentiel…" Le dirigeant d’Hopps Group souhaite également que les jeunes puissent être accompagnés financièrement pendant une année. "Il faudrait pouvoir les soutenir en termes de logement et d’alimentation pendant un an. Pour créer une entreprise, il faut pouvoir s’y consacrer à 100 %".
Marseille, ville rebelle
Le programme Business in Marseille s’adresse à tous les jeunes diplômés, quel que soit leur niveau d’études et quel que soit leur âge. "Tous ceux qui ont envie de créer une entreprise et de développer l’emploi sont concernés. Je pense que notre territoire et Marseille en particulier ne pourront se développer sans l’entreprise. Marseille porte la transgression dans ses gênes. Il y a, selon moi, une sorte de parallèle entre cette ville rebelle et l’état d’esprit nécessaire à un entrepreneur", ajoute-t-il.
Sans attendre la finalisation du projet, 39 premiers profils de jeunes, apportés par la French Tech, vont être pris en charge dans le programme BiM ! et vont se voir attribuer un mentor. Le dirigeant ambitionne près de 1 000 jeunes accompagnés dès la première année. Pour Frédéric Pons, nul problème pour trouver des chefs d’entreprise afin d’accompagner les porteurs de projet. "Il n’y a pas un dirigeant de mon entourage qui ne veut pas en être et même les plus importants du territoire", précise-t-il, envisageant de dupliquer son initiative à d’autres villes.
