L’idée est née d’un constat simple : certains acheteurs potentiels de camping-cars hésitent à investir. Le véhicule est coûteux et nécessite la location parfois d’un garage pour l’hivernage. Même si le marché se porte bien, avec une augmentation de 8 % de véhicules neufs et environ 42 000 camping-cars d’occasion vendus en France entre octobre 2016 et septembre 2017, il concerne pour plus de la moitié des préretraités et retraités. Il reste une frange de la population un peu moins attirée par ce type d’achat : les familles de 35 à 55 ans qui pour certaines n’ont jamais, ou peu, utilisé ce mode de véhicules.
Un partage de véhicule avec un planning prédéfini
Olivier Guinhut, le président du groupe familial SLC (240 salariés pour 140 millions d'euros de chiffre d'affaires) a donc eu l’idée fin 2017 de proposer une alternative pour des clients potentiellement intéressés par plusieurs semaines d’utilisation par an. Ainsi est né le Camping-Quart, un concept de partage de véhicule.
« Aujourd’hui, la tendance est plus dans l’usage que dans la possession chez une partie de la population, analyse Jérôme Grimault, responsable du projet Camping-Quart. Nous proposons donc une solution intermédiaire, qui consiste à louer un véhicule pour 10 semaines par an pendant deux ans. Cinq clients se partagent donc un camping-car. Ils choisissent un planning défini qui inclue deux semaines pendant l’été, deux pendant les autres vacances scolaires et six autres réparties dans l’année. Ils peuvent sous-louer certaines semaines qu’ils ne souhaitent pas utiliser ou les convertir en kilomètres supplémentaires qui s’ajouteront aux 15 000 par an dont ils disposent. »
Des véhicules utilisés toute l’année
Pour les signataires du contrat proposé, il en coûte un peu moins de 200 euros par mois, environ 4 800 euros pour deux ans. Trois modèles sont disponibles et ce système de partage devrait permettre au groupe, qui possède, dans ses 13 concessions en Pays de la Loire et à Chartres, une flotte de 90 camping-cars à la location, de voir ses véhicules partir sur les routes même à des périodes de l’année un peu plus creuses, les cinq plannings couvrant 50 semaines par an.
« Traditionnellement, la majorité des contrats de locations concernent les périodes allant de mars ou avril jusqu'à octobre environ, précise Jérôme Grimault. Nous misons sur ce système aussi pour que les véhicules soient plus utilisés, même en hiver. Le tarif est intéressant pour le client, puisque le prix d’une location ordinaire à la semaine est beaucoup plus élevé, surtout en période de vacances. L’un des objectifs est aussi de donner envie à une nouvelle clientèle et éventuellement à terme de convertir en achat cet intérêt pour le camping-car. »
Pour l’instant, une trentaine de contrats ont été signés, ce qui était l’objectif initial pour la fin de l’été. En dehors du groupe SLC, d’autres concessionnaires sont eux aussi intéressés pour le proposer à leur clientèle. Le groupe angevin, qui a déposé le concept, souhaite maintenant donc le développer en franchise.
