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Quand les étudiants planchent sur la transformation digitale des entreprises
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Quand les étudiants planchent sur la transformation digitale des entreprises

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Disrupt Campus Nantes, financé par Bpifrance, réunit 24 étudiants et salariés en formation continue pour aider cinq entreprises à développer leurs projets numériques. Et le programme envisage déjà de multiplier ses effectifs par quatre.

Paul Duclos, Quentin Maisonneuve, Joris Ventaja, Anaïs Felix travaillent sur la nouvelle chaussure connectée de la marque Parade et sont accompagnés par Guillaume Rolland, leur mentor. — Photo : Jéromine Doux - Le Journal des Entreprises

Depuis début octobre, Paul Duclos, Quentin Maisonneuve, Joris Ventaja et Anaïs Felix planchent sur une nouvelle chaussure connectée pour le compte d’Eram. Un soulier à destination des travailleurs isolés ou à risque, capable de vérifier si ces derniers portent leurs équipements de sécurité et d’envoyer un signal à une liste de contacts s’ils rencontrent un problème. « Avec cette chaussure, nous aimerions participer à la réduction des accidents du travail », précise Anaïs Felix. Cette cheffe de projet de la marque Parade, fabricant de chaussures de sécurité du groupe Eram, fait partie de Disrupt Campus Nantes, avec ses coéquipiers, étudiants à Polytechnique ou à l’école de Design.

Disrupt Campus est financé par Bpifrance via le programme Investissement d’avenir et porté par l’Université de Nantes, en partenariat avec l’Ecole Centrale et l’Ecole de design, vainqueurs d’un appel à projets national. L’objectif : réunir des étudiants et un salarié d’entreprise pour travailler sur un projet en lien avec la transformation numérique. « Seize entreprises ont fait appel à nous. Nous en avons sélectionné cinq pour travailler sur six projets », détaille Mathieu Perhirin, responsable du programme.

De la traçabilité numérique pour la pêche

Ocealliance, premier groupement de mareyeurs en France, cherche, par exemple, à faire de la traçabilité numérique pour la filière pêche. La Confédération de l'artisanat et des petites entreprises du bâtiment des Pays de la Loire veut développer une plateforme collaborative de livraison de matériel. Au total, 18 étudiants et six salariés travaillent sur ces projets une journée par semaine. Un programme qu’ils suivent en plus de leur cours et pour lequel ils doivent débourser 200 €. Pour les salariés, il s’agit d’une formation continue qui coûte 4 000 € à leur entreprise.

Des dirigeants mentors pour conseiller les étudiants

A l’issue des cinq mois, tous soutiennent leurs projets et valident, ou non, un diplôme inter-universitaire en innovation et transformation numérique. Pour Joris Ventaja, l’intérêt est de développer des compétences qu’il ne pourrait pas acquérir ailleurs. « Ça me passionne d’entreprendre », confie celui qui a aussi pour objectif d’alimenter son réseau.

C’est notamment pour cela que Disrupt Campus fait appel à des mentors. Guillaume Rolland, PDG de Bescent et créateur du réveil olfactif Sensorwake est le « parrain » de l’équipe qui travaille pour Eram. « C’est hyper-excitant de suivre un projet comme celui-ci. Et de confronter nos points de vue », lance-t-il. En parallèle, les étudiants peuvent utiliser les laboratoires de l’université pour faire des recherches et faire appel aux compétences de professeurs ou de chercheurs.

Pour les entreprises sélectionnées, le développement de projet coûte entre 7 500 € pour une PME et 14 000 € pour une ETI. Mais le programme est en phase de test et les tarifs sont amenés à évoluer. A terme, Disrupt Campus espère d’ailleurs intégrer une centaine d’étudiants et de salariés en formation continue. L’an prochain, le nombre de projets devrait déjà doubler.

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