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L'imprimante 3D de Batiprint va construire des maisons en Chine
Nantes # BTP # Innovation

L'imprimante 3D de Batiprint va construire des maisons en Chine

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Construire une maison grâce à une imprimante 3D. Ce projet un peu fou de l’Université de Nantes se transforme en entreprise. Un centre commercial, un centre de vacances à l'Ile Maurice et un quartier en Chine, Batiprint 3D ne manque pas de sollicitations. La jeune entreprise est en train de s'associer à des constructeurs de maisons individuelles.

Photo : Nantes Métropole

L’idée qui pouvait sembler encore un peu folle il y a quelques mois est en train de se concrétiser. On verra donc bientôt fleurir un peu partout dans le monde des maisons aux murs courbés qui auraient été construites en imprimante 3D.

« Nous avons des contacts en Chine pour construire 40 logements, nous sommes aussi en discussion pour un complexe commercial de 700 m² et en négociation pour un centre de vacances de 80 maisons à l'Ile Maurice », explique Benoit Furet, le porteur du projet, lors de l'inauguration de la première maison d'habitat social construite en imprimante 3D, rue de la Bottière à Nantes.

Photo : Nantes Métropole

Objectif : 1 000 logements dans 5 ans

En France, Batiprint 3D, est aussi en train de négocier avec des promoteurs immobiliers pour construire des maisons individuelles. « Ce sont des constructeurs qui bâtissent entre 1 200 à 1 500 maisons par an », précise Benoit Furet, sans en dire plus sur l’identité du partenaire. Il s’agirait de maisons d’assez haut de gamme. Leur gros avantage : elles pourraient être construites en quelques jours. Sur les tests réalisés dans le quartier de la Bottière, à Nantes, Batiprint 3D aura mis 54 heures pour ériger tous les murs. L’équipe de 5 ingénieurs s’est donnée 5 ans pour réaliser 1 000 logements et un chiffre d’affaires de 20 millions d’euros.

Des enseignants-chercheurs au capital

Mais pour l’heure, Batiprint 3D avance encore à tâtons, sonde le degré de maturité d’un marché à peine émergent où tout reste à construire. « On a plutôt l’habitude de travailler avec des industriels », explique Benoit Furet, par ailleurs professeur à l’IUT de Nantes, chercheur au LS2N et chargé des relations avec les entreprises. Il y a 20 ans, avant même la création de l’IRT Jules Verne ou du pôle EMC2, l’universitaire travaillait déjà sur les composites avec Airbus ou avec Europe Technologies.

« La secrétaire d’État du Territoire est venue nous voir, elle nous a promis qu’elle allait réformer les codes de la construction. »

Avec Batiprint 3D, il a fait le choix de travailler avec des entreprises locales toutes situées à moins de 100 km, telles que STB, Carretero Meyer, les menuiseries Bouvet, Manitou, Saunier Duval. Batiprint 3D noue aussi un partenariat avec la start-up parisienne X TreeE qui, depuis deux ans imprime du béton en 3D.

Des recherches pour des bâtiments R+1

Pour développer son entreprise, le projet universitaire va prendre la forme d’une SAS avec des enseignants-chercheurs au capital ainsi que l’Université de Nantes. Pour toutes ces questions administratives et managériales, l’équipe pilotée par l’ingénieur Alexandre Ambiehl sera aidée pendant 6 mois par la Manufacturing Factory, le tout premier programme lancé par Atlanpole, le pôle EMC2 et le CRI de la Roche-sur-Yon, pour accompagner les start-up, en lien avec l'industrie du futur.

Le projet suscite en tout cas l’intérêt même du gouvernement. « La secrétaire d’État du Territoire est venue nous voir au salon Batimat, elle nous a promis qu’elle allait réformer les codes de la construction », raconte Benoit Furet. En attendant, l'enseignant poursuit ses recherches et travaille sur la possibilité de réaliser des habitations avec un étage, ou encore sur des développements autour des matériaux bio-sourcés. Il compte aussi ouvrir une activité R&D spécifique au domaine de la robotique de chantier au sein de l’Université.

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