Le coronavirus a fini de faire déraper le secteur automobile. Déjà sous pression pour effectuer sa transition écologique, déboussolé par la disgrâce du diesel, éclaboussé par quelques scandales, la filière se retrouve en pole position des secteurs les plus pénalisés par le confinement. Les chiffres de l’Association des constructeurs européens (ACEA) pour la France donnent le vertige. L’arrêt des usines, d’une durée moyenne de 34 jours ouvrables, s’est traduit par une perte de production de près de 280 000 véhicules. La fermeture des concessions a provoqué, en mars-avril, un effondrement de 80 % des ventes sur un an. À l’image de Renault, au bord du gouffre, l’automobile française dans toute sa diversité (fabricants, équipementiers, distributeurs) cherche donc à sortir de l’ornière pour repartir de l’avant, avec le coup de main de l’État. En jeu : près d'un million d'emplois dans toute la France.