2016, l'année où les défaillances entreprises ont enfin régressé
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2016, l'année où les défaillances entreprises ont enfin régressé

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Le nombre de défaillances d'entreprises en France est tombé sous la barre des 60 000 en 2016. C'est la meilleure année depuis 2009. Ce recul de la sinistralité apparaît comme une bouffée d'air frais pour l'activité économique des territoires et pour l'emploi.

— Photo : Le Journal des Entreprises

Après la récente annonce de la forte hausse des créations d'entreprises en France en 2016, encore une bonne nouvelle pour l'économie hexagonale : les défaillances d'entreprises (1) ont significativement baissé l'an dernier, selon le bilan dressé par le cabinet Altares. Ce sont au total 57 844 défaillances qui ont été enregistrées en 2016, soit 8,3% de moins qu’un an plus tôt. Le seuil des 60 000 défaillances par an qui faisait référence depuis 2009 est enfin dépassé. La baisse du nombre de défaillance « permet de ramener le nombre d’emplois menacés par ces procédures collectives à 200 000 contre 260 000 en 2009 », analyse le cabinet. Ainsi, les liquidations judiciaires directes retombent sous le seuil des 40 000 pour la première fois depuis 2008 (38 000) et les redressements judiciaires (17 288) retrouvent des valeurs d’avant crise (il y en avait eu 17 160 en 2007). Rien que pour le quatrième trimestre 2016, le nombre de défaillances a chuté de 12% par rapport à la même période en 2015, ce qui en fait le meilleur trimestre depuis 2007.

Du mieux dans la construction, le commerce et l'industrie

L'accalmie dans les défaillances d'entreprises en 2016 a ainsi été notable dans la construction (- 12,7 %), le commerce (- 9,5 %), l’industrie (- 8,3 %), les transports routiers de marchandises (- 7 %), les activités de coiffure et soins de beauté (- 12 %) ou encore la restauration (- 8 %). En revanche, certains secteurs d'activité continuent de souffrir : les métiers d’information-communication, l’informatique et édition de logiciels (+ 6 %), les taxis (230 cessations de paiement en 2016, contre 175 en 2015 ou 118 en 2014), et l'agriculture (+ 4 %).

Les PME ont davantage un réflexe de prévention de la liquidation

D'après Altares, « si ces chiffres sont le reflet d’une meilleure conjoncture, la prévention de la difficulté continue à faire défaut » aux entreprises françaises. « Près de 70 % des jugements sont des liquidations directes, un taux invariable, crise ou pas, qui s’explique à la fois par la nature des entreprises défaillantes (micro-entreprises) », explique le cabinet. « Les PME de plus de 50 salariés ou de plus de 7,5 millions d’euros de chiffre d’affaires disposent de davantage d’outils de pilotage prévisionnel et de réflexes de prévention : cela permet de sauver de la liquidation directe les 4/5e d’entre elles ».

(1) Une défaillance d’entreprise correspond à l'ouverture d’une procédure de sauvegarde, redressement judiciaire ou liquidation judiciaire directe auprès d’un tribunal de commerce ou de grande instance.

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