Boostheat semble voir enfin le bout du tunnel. Après avoir arrêté en juin 2020 la production et la commercialisation de ses premières chaudières à gaz innovantes - dont les retours clients laissaient apparaître des "résultats variables" et "en deçà des standards de qualité que l’entreprise s’est fixés"-, la PME de Vénissieux (Rhône) a opéré, en septembre 2021, un pivot stratégique en dédiant l’ensemble de ses efforts financiers et humains au développement et à la mise au point de son innovation : un compresseur intégré à une pompe à chaleur.
Depuis, les compétences en thermodynamique, en combustion et en régulation ont été consolidées en interne et au travers de collaboration avec des partenaires experts, avec des universités (Pau, Liège) et le Centre Technique des Industries Aérauliques et Thermiques (Cetiat), avec qui Boostheat a signé un contrat de collaboration annuel. "Cette mobilisation (...) nous a permis de démontrer en moins de six mois la pertinence et de la performance de notre compresseur, intégré à une pompe à chaleur, dans diverses applications, en laboratoire et sur nos sites de test", avance Eric Lambert, directeur général de Boostheat, cité dans un communiqué.
Réduction des pertes
Si Boostheat a vu son chiffre d’affaires chuter de 488 000 euros en 2020 à 303 000 en 2021, le pivot stratégique amorcé en septembre 2021 commence à trouver une traduction sur le plan financier. Au 31 décembre 2021, les produits d’exploitation de Boostheat s’élevaient à 4,1 millions d’euros (contre 1,8 million d'euros au 31 décembre 2020), en amélioration de +2,3 millions d'euros. "Ce montant tient compte de 300 000 euros de chiffre d’affaires au titre de l’annulation des commandes en cours et de la reprise des produits installés ; de 2 millions d'euros de production immobilisée au titre des frais de développement 2021 et de 800 000 euros de production stockée", précise le communiqué.
Les charges opérationnelles sont, elles, tombées à 9 millions d’euros (contre 11,6 millions d'euros au 31 décembre 2020). Une diminution significative qui s’explique par la baisse des charges de personnel (-2,5 millions d'euros) en lien avec la réduction des effectifs et le plan de sauvegarde de l'emploi, qui ont fait passer Boostheat de 42 à 29 collaborateurs.
En parallèle, les charges externes ont baissé de 0,3 %, alors que la société a eu recours à des prestations externes pour renforcer ses compétences techniques. L’Ebitda ressort, lui, à -7,9 millions d'euros en amélioration par rapport au 31 décembre 2020 (-11,2 millions d'euros) et le résultat net s’affiche à -11,7 millions d'euros (contre -23,1 millions d'euros au 31 décembre 2020). "La société récolte les fruits de son plan de réduction des coûts", plaide la direction.
Retour sur le marché à l’hiver 2023-2024
Sur "ces bases solides", Boostheat aborde désormais la phase de développement de son offre autour d’une pompe à chaleur thermique pour le résidentiel individuel ou collectif en rénovation. "Notre ambition est un retour sur le marché pour l’hiver 2023-2024", précise Eric Lambert.
Les aides de l’État au financement des rénovations énergétiques et le rapport du prix de l’électricité sur celui du gaz font de "l’Allemagne le marché prioritaire" pour la PME de Vénissieux, avec un marché adressable estimé à plus de 250 000 rénovations par an. "Pour accélérer, renforcer notre plan de marche et amener encore plus loin notre technologie, nous nous mettons dès maintenant en recherche de nouveaux partenaires industriels et commerciaux", conclut la direction.
