« Permettre d'apporter plus rapidement la preuve de concept industrielle, étape indispensable entre la recherche fondamentale ou appliquée, et la production de masse, afin de développer les découvertes de la recherche en biotechnologie » : tel était l'objectif de l'appel à projets "démonstrateurs préindustriels en biotechnologie", lancé en 2010 dans le cadre du Programme des Investissements d'Avenir. Quatre ans après avoir été sélectionné, le démonstrateur Toulouse White Biotechnology (TWB) a-t-il atteint cet objectif ? Dans son domaine-cible - l'utilisation du carbone renouvelable, issu de la biomasse, pour des applications industrielles dans la chimie, les biocarburants, l'alimentation, etc. -, TWB annonce avoir à ce jour signé 37 contrats de projets de recherche pour un montant de 12,8 M€, dont 15 nouveaux en 2014. Parmi eux, certains visent par exemple à faire émerger une nouvelle filière de production de biocarburants (projet Probio3 entre Airbus Group, Tereos, Sofiproteol et l'Ifpen) ou encore à développer une nouvelle génération de plastiques biodégradables à fin de vie programmée, issus du recyclage (projet Thanaplast entre Carbios, Barbier, Ulice, Deinove, l'Université de Poitiers et l'Inra). Dans le cadre de ses projets de recherche, TWB met à la disposition des chercheurs et des personnels techniques sept plateaux équipés de matériel de pointe (dans les domaines de l'évaluation environnementale, de la bio-informatique, de l'éthique, de l'analytique, etc.) et des prestations de service associées.
Neuf brevets issus de projets de recherche
« Notre but n'est pas juste de signer des contrats mais de générer des retombées économiques concrètes », martèle Pierre Monsan, directeur du consortium fondé en 2012. Aussi insiste-t-il sur les neuf brevets et le projet de création de start-up déjà issus de ces projets de recherche et les 97 contrats de travail signés en trois ans. Preuves selon lui de l'efficacité du modèle de TWB, qu'il compare à « une interface simple entre le public et le privé ». Reposant sur une unité mixte de service (UMS) sous la triple tutelle Inra/Insa/CNRS, le démonstrateur est gouverné, depuis 2012, par un consortium regroupant des chercheurs, des industriels et des financiers. Trente partenaires historiques que viennent de rejoindre, pour trois ans, dix nouveaux membres : trois investisseurs (BPIFrance, Auriga Partners, Irdinov), deux groupes suisses (Givaudan et Tolerys), une société américaine (Agilent Technologies) et quatre PME (Eurodia, Agronutrition, Ynsect, Affichem).
Un déménagement en juin
Côté budget, une dotation de 20 M€ avait été allouée à TWB par l'Agence nationale de la recherche (ANR) pour la période 2011-2019. « Sur les 10 millions d'euros dédiés aux investissements (le reste à l'équipement et au fonctionnement, ndlr), 6,5 M€ ont été engagés, dont 2,2 M€ en 2014. Avec 12,8 M€ de contrats signés à fin 2014, nous sommes en avance sur notre feuille de route qui en prévoyait 8,5 M€ à cinq ans », indique Pierre Monsan. Et d'ajouter : « Aujourd'hui, près de la moitié de nos projets sont hébergés sur le site de l'Inra car nos 800 m² de locaux au Parc technologique du Canal sont saturés. » La décision a donc été prise de louer 1.600 m² dans ce même parc, à compter de juin prochain, en attendant la réhabilitation d'un bâtiment sur le campus de l'Insa à l'horizon 2019-2020. « Ce projet a été retenu dans le cadre du nouveau plan État-Région et devrait bénéficier d'une aide de 3,9 M€ HT », précise Pierre Monsan, conscient qu'« une solution de pérennisation est à trouver » pour l'après-2019, lorsque prendra fin la dotation affectée dans le cadre des Investissements d'avenir.
TWB
(Toulouse) Directeur : Pierre Monsan 66 collaborateurs CA 2014 : 8,4 M€ 05 82 95 27 09 ww.toulouse-white-biotechnology.com
