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Toulouse School of Management : « La crise pourrait avoir un impact sur l'alternance »
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Hervé Penan directeur de la Toulouse School of Management Toulouse School of Management : « La crise pourrait avoir un impact sur l'alternance »

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Durant la crise sanitaire, la Toulouse School of Management a travaillé avec les entreprises pour maintenir en contrat ses 900 étudiants en alternance. Mais la situation économique pourrait compliquer la donne ces prochains mois. Explications avec son directeur Hervé Penan.

Hervé Penan, directeur de la Toulouse School of Management (TSM) — Photo : DR

Quel est le poids de l’alternance au sein de la Toulouse School of Management (TSM) ?

Hervé Penan : L’alternance connaît des taux de croissance à deux chiffres depuis 2015 dans notre établissement, jusqu’à concerner aujourd’hui 900 étudiants sur les 3 000 qu’accueille TSM. Le dispositif est particulièrement apprécié dans les secteurs financiers (banque, finance, assurance), les professions réglementées (experts-comptables, commissaires aux comptes), les fonctions achats ou management des entreprises. Il répond très bien aux besoins des entreprises, qui peuvent compter sur des collaborateurs sérieux et bien encadré, comme à ceux des étudiants qui se voient confier de vraies missions et gagnent très en maturité.

Comment vos équipes ont-elles pu gérer la situation de vos étudiants en alternance pendant la crise sanitaire ?

H.P. : Dès l’entrée en vigueur du confinement, une de nos inquiétudes majeures a concerné l’accueil des étudiants dans les entreprises. Nous avons établi en une semaine un plan de continuité qui a permis de rassurer les étudiants sur le maintien des enseignements et de l’intégralité des examens en temps et en heure. Pour les entreprises, nous avons mis en place un mailing personnalisé et une FAQ qui a permis de répondre à la plupart de leurs questions, notamment sur les aspects réglementaires. Nos équipes sont ensuite restées mobilisées tout au long de la crise.

"Nous anticipons jusqu’à 10 % de pertes de contrats en 2021"

Le bilan est très positif : quasiment tous nos étudiants ont pu poursuivre leur mission, en télétravail ou dans l’entreprise. Seuls 5 % des contrats ont été suspendus, dont certains temporairement, avec la possibilité de décaler les stages dans l’année. J’ai été en particulier impressionné par le professionnalisme des PME durant toute cette période, qui ont été exemplaires en n’arrêtant quasiment aucun contrat.

Êtes-vous inquiet concernant la rentrée, notamment si la situation sanitaire se dégrade à nouveau ?

H.P. : Le problème, ce n’est pas de gérer les conditions sanitaires : nos équipes ont su le faire dans l’urgence, nous sommes désormais bien préparés. La vraie question, c’est celle de la situation économique en général, et des entreprises en particulier. Si la période d’incertitude se prolonge trop longtemps, on peut craindre un réel impact sur l’alternance.

Nous n’attendons pas d’effet de court terme : tous nos contrats sont pour l’instant confirmés, notamment ceux passés dans le cadre d’accords sectoriels avec la banque, la finance et les assurances notamment. Il y a un vrai sujet avec les contrats passés en direct avec les entreprises, notamment les plus impactées par la crise des mobilités – je pense bien sûr à l’aéronautique. Nous pourrons faire un premier bilan en novembre, mais déjà nous anticipons jusqu’à 10 % de pertes de contrats sur la prochaine année. Ce serait un très mauvais signal : renoncer à un alternant, cela implique pour ces entreprises qu’elles ne voient pas de besoins en développement.

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