C'est une petite révolution dans le secteur de la vente au détail que propose l'éditeur toulousain, spécialisé dans l'optimisation du commerce cross-canal. Après un peu plus d'une année de développements, Devatics a sorti l'an dernier une solution, "OneStock", qui permet aux enseignes de vendre sur leur site d'e-commerce des articles épuisés dans le stock central, mais présents dans les boutiques du réseau physique. « Ce logiciel signe la fin de la rupture de stock en ligne », assure Romulus Grigoras, co-fondateur et p-dg de Devatics. Si tel produit est épuisé sur le site marchand, il peut être trouvé dans un magasin, qui l'envoie directement au client.
+ 30 % des ventes pour le client pilote
À la clé, « une innovation d'usage (qui n'existe pas ailleurs à notre connaissance), un changement de paradigme dans le commerce (le magasin devient un mini-entrepôt complémentaire au site web), une innovation d'opération (cet outil vise à dynamiser le réseau physique : les magasins vont concourir entre eux pour mieux servir le web, car il récupèrent une commission sur la vente). » Traditionnellement, les magasins considèrent le web comme un possible concurrent... cette solution renverse la donne en permettant aux magasins de trouver de nouveaux clients via le web.
Mais avant tout, cette solution innovante permet d'augmenter le chiffre d'affaires du site web de 20 à 50 %. Le premier client pilote de OneStock, le marchand de mode Phase-Eight au Royaume-Uni, a lui constaté une hausse de 30 % lors de la phase de test l'été dernier. Un succès qui a même au départ pris de court le client comme Devatics. « Au début, c'était la folie, confie Romulus Grigoras. OneStock a enregistré tellement de commandes que la logistique du client, dépassée par le succès, a livré certaines commandes avec du retard. En tout cas, Phase-Eight a estimé que cet outil apporterait un gain de 6 millions de livres par an. Commercialisé depuis l'automne 2015, ce logiciel est en cours de déploiement au Royaume-Uni, chez Whistles, WHSmith, The Perfume Shop, DeLonghi. En France, Devatics est en cours de discussion avec trois enseignes. Pas d'objectif de chiffre d'affaires dévoilé sur ce service, qualifié néanmoins de « très significatif car c'est une grande innovation dans le marché du retail. »
L'Europe dans le viseur
L'éditeur toulousain, qui a bénéficié de financements de la Région pour développer ses projets, vise le marché européen, où il est déjà présent à travers ses logiciels tous orientés vers l'optimisation des parcours clients sur les canaux digitaux. Devatics emploie une trentaine de personnes à Toulouse, trois à Paris et trois à Londres où la société a installé deux bureaux commerciaux. Depuis la création de l'entreprise en 2010, née d'un projet étudiant au sein de l'INP-Enseeiht, le chiffre d'affaires de Devatics double quasiment tous les ans, pour atteindre 1,5 M€ en 2015. L'année 2016 verrait une progression à hauteur de 2,5 M€ et une dizaine de recrutements. Ainsi que la sortie d'un nouveau logiciel, "PersonalShopper" : une solution de prise de rendez-vous en ligne pour une séance d'essayage exclusive en magasin.
Devatics
(Toulouse)
P-dg : Romulus Grigoras
36 salariés
CA 2015 : 1,5 M€
www.devatics.com
