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Searchlight réussit son OPA sur Latécoère
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Searchlight réussit son OPA sur Latécoère

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L'autorité des marchés financiers a annoncé le succès de l'OPA du fonds américain Searchlight sur l'équipementier aéronautique Latécoère (4960 salariés, CA 2018 : 659 M€). Si le management soutient l'opération, plusieurs députés et syndicats expriment leur inquiétude.

Le fonds américain détient 62,76% du capital de l'équipementier aéronautique toulousain. Et cette part pourrait encore augmenter avec l'ouverture dès le lundi 9 décembre d'une seconde phase d'achat d'actions — Photo : Latécoère

Annoncée en juillet, l'offre publique d'achat menée par Searchlight sur Latécoère est un succès : selon un décompte de l'autorité des marchés financiers, le fonds américain détient 62,76% du capital de l'équipementier aéronautique toulousain. Et cette part pourrait encore augmenter avec l'ouverture dès le lundi 9 décembre d'une seconde phase d'achat d'actions, de deux semaines, pour permettre aux retardataires d'apporter leurs titres. Si Searchlight détenait plus de 90% du capital, il serait en mesure de retirer Latécoère de la cotation.

Renforcer l'outil industriel

Cette OPA s'est faite avec le soutien de la direction de l'équipementier. « L'arrivée de Searchlight vient conforter un plan de marche visant à renforcer Latécoère comme un des leaders mondiaux sur l'aérostructure, résume pour Le Journal des Entreprises Michel Abaza, directeur administratif et financier par intérim de Latécoère. L'objectif partagé par les équipes de direction et le nouveau board est de permettre à l'entreprise de changer de dimension pour préparer l'arrivée des nouvelles plateformes Boeing et Airbus dans les cinq à dix ans. »

Latécoère a renforcé son outil industriel ces derniers mois, avec l'ouverture d'une usine en Inde, l'extension de son site 4.0 de Montredon, et plus récemment le projet d'acquisition de l'activité câblage de Bombardier.

Des actifs jugés stratégiques

A l'inverse, plusieurs élus et syndicats ont fait connaître, ces dernières semaines, leur opposition à la prise de contrôle par Searchlight. Fin novembre, un groupe de 17 députés a exprimé au Premier ministre son inquiétude concernant le passage sous pavillon américain de la technologie LiFi qui permet la transmission d'informations numériques par la lumière, jugeant qu'il s'agissait d'un actif stratégique. Côté syndicats, c'est la CGT qui a le plus ouvertement critiqué l'OPA, jugeant que le projet de Searchlight se limitait à « gagner le plus d'argent possible le plus vite possible ». Une convention doit réunir le mois prochain salariés et direction.

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