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Michaël de Lagarde (Delair) : « Quand on dépasse les 50 salariés, c'est une étape majeure de développement »
Interview Toulouse # Aéronautique # Innovation

Michaël de Lagarde président de Delair Michaël de Lagarde (Delair) : « Quand on dépasse les 50 salariés, c'est une étape majeure de développement »

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Champion de la croissance, Delair, PME toulousaine de 120 salariés, affichait une hausse vertigineuse de + 3023 % de son chiffre d’affaires (7,1 M$ aujourd’hui) sur les quatre dernières années. Mickaël de Lagarde, cofondateur et président, annonce deux grands lancements commerciaux en 2018. L'aventure Delair ne fait que commencer.

Michaël de Lagarde, président de Delair, société de conception et fabrication de drones professionnels et de systèmes pour drones. — Photo : Juliette Jaulerry

Déjà bien positionné sur le marché mondial des drones, Delair passe à la vitesse supérieure avec de grands lancements annoncés pour 2018. Pouvez-vous nous en dire plus ?

Michaël de Lagarde : L’année 2018 va être une grande année pour Delair car nous allons lancer deux actions majeures. La première est la sortie du drone UX11 de 1,4 kg et d’une endurance de 59 minutes. C’est notre quatrième gamme de produits avec un prix compétitif démarrant à 16 000 $ et une maniabilité optimale. Nous lui prédisons un fort essor commercial, car nous avons eu un accueil très favorable dès sa présentation. On envisage d’ailleurs de passer à une production de masse de plus d’un millier de pièces par an. Autre événement, lié à la signature récente de notre partenariat avec Intel, le développement commercial de notre plateforme de traitement des données aériennes. Notre traitement de l’image permet d’extraire l’information utile pour le client final. Nous utilisant pour cela les technologies de l’intelligence artificielle et du big data.

Comment faites-vous pour rester compétitifs, le marché des drones professionnels étant en plein essor et concurrentiel ?


M.d.L. : Notre avantage, par rapport aux acteurs du marché, c’est que nous maîtrisons toute la chaîne liée à l’utilisation du drone professionnel : Nous sommes concepteurs, fabricants, et prestataires de services. Autrement dit, dans le hardware et le software. Ce qui nous a permis de survivre, c’est notre capacité à dépasser un seuil critique de taille. Notre croissance a été possible grâce à une levée de fonds de 13 millions d’euros en mars 2016 et grâce à des opérations de croissance externe avec l’acquisition d’Eukréa à Bordeaux et de Gatewing (société du groupe Trimble, basée en Belgique). Cette opération nous a permis d’augmenter notre force de R&D, de production, et d’étendre notre réseau de distribution à 80 pays.

Tripler son chiffre d’affaires et doubler son effectif en un an, est-ce compliqué à gérer ?

M.d.L. : En fait, quand on dépasse les 50 salariés, c’est une grande étape. Les quatre cofondateurs de l’entreprise, à eux quatre actionnaires majoritaires de l’entreprise (dont moi-même), sont actifs au sein de l’entreprise et ont des postes clés et opérationnels. Je pense que cela nous a été bénéfique pour accompagner notre croissance et pour conserver une culture forte de l’entreprise. Nous nous sommes aussi entourés de senior managers pour structurer nos différents services.

Vos drones sont-ils fabriqués sur place ?

M.d.L. : Ici et en Belgique. Au siège de l’entreprise, à Labège, nous sommes 70. Nous y hébergeons la majorité des équipes de R&D (une quarantaine de personnes en tout), les équipes chargées du traitement de l’image, les services administratifs, le marketing et un atelier de production employant une dizaine de personnes. Un atelier de la même taille est en activité en Belgique, où sont aussi installés une partie des ingénieurs, et services commerciaux. Le reste des équipes est installé dans nos deux filiales de Los Angeles et de Singapour.

Vous auriez pu choisir d’externaliser la production pour atteindre des prix plus compétitifs ?

M.d.L. : Peut-être, mais, comme je vous le disais, nous nous positionnons comme des fournisseurs de solutions complètes. Pour cela il nous faut maîtriser toute la chaîne de A à Z pour garantir une qualité optimale. Et si cela peut sembler plus onéreux en coût du travail, on y gagne en maîtrise de la qualité et en agilité.

Les réglementations ont été un frein au développement du drone. Aujourd’hui, va-t-on vers une libre circulation ?

M.d.L. : La libre circulation, ce n’est pas pour tout de suite. Mais je rappelle que nous avons été un des premiers à être acceptés dans les airs. Nous sommes autorisés par la DGAC (Délégation générale de l’aviation civile) depuis 2012 et, depuis, les organisations européennes et américaines nous ont autorisés. On remarque que les législations s’ouvrent de plus en plus.

Quelles prestations allez-vous offrir avec vos nouveaux drones ?

M.d.L. : Le marché du drone professionnel est en plein essor principalement sur trois aspects : l’inspection des infrastructures, le suivi des tâches de maintenance et l’agriculture. Nous travaillons déjà avec SNCF, RTE, EDF, Syngenta et des clients internationaux. Plus de 70 % de notre activité est à l’export.

Déjà bien positionné sur le marché mondial des drones, Delair passe à la vitesse supérieure avec de grands lancements annoncés pour 2018. Pouvez-vous nous en dire plus ?

M.d.L. : L’année 2018 va être une grande année pour Delair car nous allons lancer deux actions majeures. La première est la sortie du drone UX11 de 1,4 kg et d’une endurance de 59 minutes. C’est notre quatrième gamme de produits avec un prix compétitif démarrant à 16 000 $ et une maniabilité optimale. Nous lui prédisons un fort essor commercial, car nous avons eu un accueil très favorable dès sa présentation. On envisage d’ailleurs de passer à une production de masse de plus d’un millier de pièces par an. Autre événement, lié à la signature récente de notre partenariat avec Intel, le développement commercial de notre plateforme de traitement des données aériennes. Notre traitement de l’image permet d’extraire l’information utile pour le client final. Nous utilisant pour cela les technologies de l’intelligence artificielle et du big data.

Comment faites-vous pour rester compétitifs, le marché des drones professionnels étant en plein essor et concurrentiel ?

M.d.L. : Notre avantage, par rapport aux acteurs du marché, c’est que nous maîtrisons toute la chaîne liée à l’utilisation du drone professionnel : Nous sommes concepteurs, fabricants, et prestataires de services. Autrement dit, dans le hardware et le software. Ce qui nous a permis de survivre, c’est notre capacité à dépasser un seuil critique de taille. Notre croissance a été possible grâce à une levée de fonds de 13 millions d’euros en mars 2016 et grâce à des opérations de croissance externe avec l’acquisition d’Eukréa à Bordeaux et de Gatewing (société du groupe Trimble, basée en Belgique). Cette opération nous a permis d’augmenter notre force de R&D, de production, et d’étendre notre réseau de distribution à 80 pays.

Tripler son chiffre d’affaires et doubler son effectif en un an, est-ce compliqué à gérer ?

M.d.L. : En fait, quand on dépasse les 50 salariés, c’est une grande étape. Les quatre cofondateurs de l’entreprise, à eux quatre actionnaires majoritaires de l’entreprise (dont moi-même), sont actifs au sein de l’entreprise et ont des postes clés et opérationnels. Je pense que cela nous a été bénéfique pour accompagner notre croissance et pour conserver une culture forte de l’entreprise. Nous nous sommes aussi entourés de senior managers pour structurer nos différents services.

Vos drones sont-ils fabriqués sur place ?

M.d.L. : Ici et en Belgique. Au siège de l’entreprise, à Labège, nous sommes 70. Nous y hébergeons la majorité des équipes de R&D (une quarantaine de personnes en tout), les équipes chargées du traitement de l’image, les services administratifs, le marketing et un atelier de production employant une dizaine de personnes. Un atelier de la même taille est en activité en Belgique, où sont aussi installés une partie des ingénieurs, et services commerciaux. Le reste des équipes est installé dans nos deux filiales de Los Angeles et de Singapour.

Vous auriez pu choisir d’externaliser la production pour atteindre des prix plus compétitifs ?

M.d.L. : Peut-être, mais, comme je vous le disais, nous nous positionnons comme des fournisseurs de solutions complètes. Pour cela il nous faut maîtriser toute la chaîne de A à Z pour garantir une qualité optimale. Et si cela peut sembler plus onéreux en coût du travail, on y gagne en maîtrise de la qualité et en agilité.

Les réglementations ont été un frein au développement du drone. Aujourd’hui, va-t-on vers une libre circulation ?

M.d.L. : La libre circulation, ce n’est pas pour tout de suite. Mais je rappelle que nous avons été un des premiers à être acceptés dans les airs. Nous sommes autorisés par la DGAC (Délégation générale de l’aviation civile) depuis 2012 et, depuis, les organisations européennes et américaines nous ont autorisés. On remarque que les législations s’ouvrent de plus en plus.

Quelles prestations allez-vous offrir avec vos nouveaux drones ?

M.d.L. : Le marché du drone professionnel est en plein essor principalement sur trois aspects : l’inspection des infrastructures, le suivi des tâches de maintenance et l’agriculture. Nous travaillons déjà avec SNCF, RTE, EDF, Syngenta et des clients internationaux. Plus de 70 % de notre activité est à l’export.

Toulouse # Aéronautique # Innovation