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Pourquoi la biotech Genticel fusionne avec le suisse Genkyotex
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Pourquoi la biotech Genticel fusionne avec le suisse Genkyotex

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Cotée en bourse, la société Genticel fusionne avec la biotech suisse Genkyotex. Cette fusion suit la décision de Genticel d’arrêter ses essais cliniques pour deux de ses produits phares dédiés au soin du virus du papillome humain. Avec Genkyotex, l'entreprise basée près de Toulouse met le cap sur de nouvelles recherches .

— Photo : Le Journal des Entreprises

Depuis sa création en 2011, Genticel planche sur des vaccins innovants, notamment destinés aux patientes infectées par le virus du papillome humain. En juin 2016, coup dur pour la petite équipe de 35 salariés menée par Benedikt Timmerman : les essais cliniques en phase II du GTL001 ne sont pas jugés satisfaisants. « D’un point de vue professionnel, c’est toujours dur d’arriver à ce genre de conclusions, après tant d’années d’efforts et de si belles compétences dans l’équipe », admet le dirigeant de la biotech qui a alors décidé de renoncer à développer ces recherches, et qui a dû licencier des chercheurs et des employés.

« Savoir tourner la page »

Selon le chef d'entreprise, cela faisait partie du jeu : « se dédier à un seul domaine de recherche présente un risque. Nous en étions bien conscients, y compris tous les salariés aussi actionnaires de l'entreprise. Il faut savoir tourner la page », explique Benedikt Timmerman qui a alors opté pour un rapprochement capitalistique, « pour continuer d’assurer la croissance de sa société, qui affiche une saine trésorerie ». 12,3 millions d'euros de liquidité annoncé fin septembre 2016, sans compter le crédit impôt recherche de 30 % sur l’activité de R&D, soit quelques millions supplémentaires à venir. Avec l’appui d’Eumedix, spécialiste de la finance d’entreprise, Genticel démarre alors une recherche active, épluche une cinquantaine de dossiers d’entreprises, analyse une centaine de molécules, pour tomber sur la « perle rare », selon Benedikt Timmermann : Genkyotex.

« Genkyotex répond à tous nos critères »

La biotech suisse Genkyotex est basée à Genève et emploie une quinzaine de salariés seulement, beaucoup de ses activités de R&D étant externalisées. Sa valorisation est quatre fois plus importante que celle de Genticel. La valeur de l'entreprise suisse s'établit à 120 millions d'euros quand celle de Genticel est fixée à 30 millions d'euros. A l'issue de l'opération de fusion, les actionnaires de Genkyotex détiendront 80 % du capital et des droits de vote du nouvel ensemble. L'opération doit encore être validée par l'assemblée générale des actionnaires de Genticel, qui doit se tenir au premier trimestre.

Benedikt Timmerman se dit "ravi de ce rapprochement" car Genkyotex répond selon lui à tous les critères : « un management solide, des phases cliniques avancées mais aussi et surtout un entreprise unique dans un domaine de forte croissance avec un marché gigantesque en vue, pouvant dépasser les 30 milliards d’euros. »

Nouvelles recherches sur la fibrose

Genkyotex a levé dernièrement 15 millions de francs suisses pour développer ses inhibiteurs d’enzymes NADPH oxydase (NOX) représentant une nouvelle classe thérapeutique dans la fibrose et la douleur inflammatoire. Les nouvelles positions de trésorerie combinées de Genkyotex et de Genticel vont permettre au nouveau groupe de réaliser des études sur des deux nouvelles technologies de Genkyotex, avec des résultats attendus sur un délai court de un à deux ans.

Partenariat avec l'Inde

Si tout se passe comme convenu à la prochaine assemblée générale de Genticel, ce sera Elias Papatheodorou, aujourd'hui à la tête de Genkyotex, qui sera le P-dg du nouveau groupe, toujours basé à Labège. Bennedikt Timmerman continuerait de développer le business de Genticel. Celui-ci passe désormais avec le grand producteur mondial de vaccins indien, Serum Institut of India, qui intègre la technologie de Genticel pour mettre au point de nouvelles générations de vaccins pédiatriques. L'accord avec le géant indien pourrait générer jusqu'à 57 millions de dollars de recettes pour la société toulousaine.

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