Parera augmente le temps de travail pour compenser son manque à gagner
# Ingénierie

Parera augmente le temps de travail pour compenser son manque à gagner

S'abonner

Spécialisé dans les métiers de la cartographie, le groupe gersois Parera a dû placer 400 salariés au chômage partiel et enregistre 5,6 millions d’euros de manque à gagner en trois mois en raison de la crise liée à l'épidémie de coronavirus. Pour redresser la barre, la société vient d'engager une stratégie basée sur l'augmentation du temps de travail pour produire plus, tout en réduisant ses frais généraux jusqu'à la fin de l'année.

L'entreprise Parera a fait le choix de travailler plus pour produire plus afin de combler le manque à gagner des mois de confinement. — Photo : Parera

Créé en 1968, Parera est devenu expert dans les métiers de la cartographie. Le groupe (650 salariés dont 180 au siège à l’Isle-Jourdain, dans le Gers, et 60 à Toulouse ; CA 2019 : 33 M€), via la société Géotech, effectue pour les opérateurs de réseaux des cartographies précises des réseaux électriques, télécoms, d’eau, d’assainissement ou encore d’éclairage public. Parera intervient aussi en gestion de patrimoine notamment avec la réalisation de plans 3D, et s’est lancé depuis 2015 dans la maintenance des réseaux.

Avant l’épidémie de Covid-19, le groupe était en croissance et prévoyait +10 % de chiffre d’affaires en 2020. Mais c’était sans compter la baisse d’activité drastique survenue pendant le confinement. « Le bilan de la crise sanitaire est lourd pour notre groupe, puisque nous avons dû placer 400 salariés au chômage partiel et affichons 5,6 millions d’euros de manque à gagner sur trois mois », explique le PDG Jacques Cettolo.

Photo : Parera

Une marge stable en 2020

Le groupe gersois a également contracté un prêt garanti par l'État de 5,5 millions d’euros. Un montant pour l’instant mis de côté grâce à une trésorerie solide. Toutefois, pour redresser la barre, l’entreprise vient d’établir, en accord avec le comité social et économique (CSE), une feuille de route stratégique pour la période du 1er juillet au 31 décembre 2020. « Après analyse, la baisse de chiffre d’affaires et de résultats peut être en partie compensée par l’augmentation du temps de travail, afin de produire plus, tout en réduisant nos frais généraux durant la période », détaille Jacques Cettolo.

Plus précisément, Parera porte la durée collective du travail à 39 heures hebdomadaires, va rémunérer au mois le mois les heures effectuées de 35 à 37 heures et diffère à 2021 les contreparties financières ou équivalentes en repos ainsi que les majorations afférentes aux heures de 35 à 39 heures. Grâce à ces mesures, l’entreprise espère réaliser entre 28 et 29 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2020 avec une marge proche de celle réalisée en 2019.

Ouverture de deux nouvelles agences

D’autre part, Parera a conservé 30 postes ouverts et envisage de finaliser ces recrutements de niveau bac + 3 à bac + 5 d’ici la fin de l’année. L’entreprise souhaite aussi étoffer son maillage territorial, avec des ouvertures dans le Sud-Est et en Auvergne Rhône-Alpes. Ces deux nouvelles agences viendront compléter celles de Toulouse, Clermont-Ferrand, Paris, Rennes et Troyes. Parera compte 100 salariés à Madagascar. Issue du rachat de la société ILS Océan Indien, l’agence est responsable du traitement des données de cartographie pour tout le groupe. Parera réalise aujourd'hui 5 % de son chiffre d’affaires à l’international et ambitionne de conforter ses positions en Afrique de l’Ouest où il est déjà présent en Côte d’Ivoire.

Enfin, Parera poursuit ses projets d’investissement en R & D avec notamment la sortie en juin de son produit Trench3D. Cette solution de géoréférencement en tranchée ouverte permet, à partir d’un outil qui filme la tranchée, de fournir un plan 3D précis au centimètre près. L’offre s’adresse aux entreprises de BTP, bureaux d’études, opérateurs de réseaux, géomètres, topographes et collectivités. « Depuis 2015, le chiffre d’affaires du groupe a été multiplié par trois et les effectifs par près de quatre. J’espère que nous allons rapidement renouer avec la croissance pour suivre les projections que nous nous sommes fixées : 40 millions d'euros de chiffre d'affaires d’ici 2022 », conclut Jacques Cettolo.

# Ingénierie