Créée en 2016 par des chercheurs en sciences des matériaux du laboratoire Cirimat de l’université Toulouse III Paul Sabatier, Norimat franchit une nouvelle étape. La start-up (10 collaborateurs ; CA 2019 : non communiqué), spécialisée dans la fabrication de pièces complexes, vient d’acquérir une nouvelle machine pour 400 000 euros. Elle louait auparavant du temps machine à des laboratoires à Toulouse et à Limoges. Depuis début janvier, l’entreprise produit donc directement dans ses locaux au CEA Tech Occitanie, grâce à son nouvel outil de mise en forme. « Nous pouvons désormais produire cinq jours par semaine au lieu d’un seul », assure Yannick Beynet, directeur technique de Norimat.
Un temps de production divisé par quatre
Norimat a développé un procédé qui utilise des impulsions de courant électrique très intenses pour fabriquer des pièces haute performance (technologie dite de "frittage flash"). Poudres ou matériaux poreux sont ainsi montés en température à plus de 100°C par minute, ce qui permet de réaliser des pièces complexes en moins d’une heure et en limitant la perte de matière à moins de 5 %. Pour l’instant, la start-up adresse les marchés de l’aéronautique (pièces moteur…), la défense, l’électronique et le luxe avec des pièces en alliages métalliques, composites, métaux durs et céramiques.
Développer le secteur du luxe
Norimat, qui avait levé 2,5 M€ en juillet 2019, auprès de Galia Gestion, Innovation Fund et Irdi Soridec, compte une dizaine de clients et espère principalement gonfler ses ventes dans le secteur du luxe en 2020. « Nous avons notamment créé une gamme complète de céramiques de couleur, avec un rouge breveté, impossible à réaliser par une autre méthode », souligne Yannick Beynet.
La start-up compte améliorer la performance de ses matériaux, développer de nouveaux produits pour l’aérospatial et attaquer les marchés de l'automobile ou du médical. Norimat vise au moins les 15 collaborateurs pour fin 2020.
