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Micropep Technologies lève 4 millions d'euros pour développer son alternative aux pesticides
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Micropep Technologies lève 4 millions d'euros pour développer son alternative aux pesticides

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Micropep Technologies a réalisé une levée de fonds de 4 millions d’euros pour accélérer le développement de sa solution verte de traitement des plantes. Une innovation de rupture made in Toulouse qui pourrait révolutionner le monde agricole de demain.

La biotech Micropep Technology est installée dans les murs du laboratoire Toulouse White Biotechnology (TWB). — Photo : Micropep Technologies

Micropep Technologies a de grandes ambitions avec sa solution verte de traitement des plantes. « Dans trois ans, nous voulons passer à la phase d’industrialisation. Notre procédé unique au monde vise le marché international des grandes cultures, mais aussi des cultures sous serre, des maraîchers, de la vigne… », annonce le directeur général de l’entreprise Tomas Laurent. Des ambitions qui se concrétisent déjà avec un premier tour de table de 4 millions d’euros annoncé ce 6 mars, auprès de Sofinnova Partners et d’Irdi Soridec Gestion. Le partenaire historique de l’entreprise, l’opérateur régional SATT Toulouse Tech Transfert, a aussi renouvelé sa confiance.

Un brevet en or

La petite entreprise créée en 2016 développe une technologie de rupture, pleine de promesses, car une possible alternative aux pesticides et engrais chimiques. Le brevet porté par la biotech toulousaine consiste à identifier et exploiter des micro-peptides, ces protéines naturelles produites par les plantes.

Ce sont les professeurs Jean-Philippe Combier et Dominique Lauressergues qui ont fait les premières découvertes de cette solution, lorsqu’ils travaillaient au sein du laboratoire public toulousain de recherche en sciences végétales (LRSV). L’opérateur régional de valorisation et de transfert de technologie SATT Toulouse Tech Transfert a repéré et soutenu l’initiative à hauteur de 750 000 euros de 2013 à 2015. Et au vu du potentiel offert par cette découverte et de l’avancée de la recherche, l’option de créer une entreprise dédiée a été décidée. Thomas Laurent, alors employé à la SATT Toulouse Tech Transfer, a rejoint l’équipe. Très vite la start-up a bénéficié du soutien des acteurs locaux économiques.

La reproduction artificielle, le défi actuel de la start-up

Installée dans les murs du laboratoire toulousain Toulouse White Biotechnology, la biotech réalise ses recherches pour découvrir de nouvelles propriétés de micro-peptides actifs et pour aboutir à un développement de produit. Celui-ci peut prendre la forme d’un enrobage de semence ou d’un produit à pulvériser. Le challenge aujourd’hui est d’imiter ces micro-peptides naturels, mais de façon artificielle. Et à moindre coût. Soit en suivant un recours chimique, soit de façon biologique. « Nous favorisons la deuxième solution, même si c’est plus long », explique Thomas Laurent.

Au laboratoire, quelques milligrammes ont déjà été produits et testés (notamment auprès d’un semencier espagnol). Dans trois ans, un kilo de ce produit révolutionnaire pourrait être produit. Sachant qu’il faut compter quelques grammes pour un hectare de culture, les premiers tests à grande échelle pourraient s’annoncer assez vite.

Dix embauches et des investissements matériels

« Pour travailler sur la production, il nous faut des moyens adaptés », remarque Thomas Laurent. C'est pourquoi l'entreprise recrute dès aujourd’hui une dizaine de personnes (ingénieurs, docteurs en chimie, biologie) et va investir dans des équipements matériels (100 à 200 000 euros).

Car Micropep Technologies n’est pas seul dans la course à l’innovation dans les domaines des biostimulants et des biopesticides. « Notre approche est très différente des autres acteurs car nous savons identifier les capacités propres d’une plante à se gérer au mieux (accélérer ou ralentir la germination, augmenter la résistance aux maladies, améliorer la floraison) et nous savons imiter ces propriétés », explique Thomas Laurent qui prévoit une deuxième levée de fonds dans quelques années, supérieure aux 4 millions levés aujourd’hui, car la reproduction de ces micro-peptides n’est pas gratuite…

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