Menuiserie Gabarroca : Dans les coulisses du concours Mof
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Menuiserie Gabarroca : Dans les coulisses du concours Mof

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Artisanat Jean-Louis Gabarroca est l'un des 22 Meilleurs Ouvriers de France qui ont été récompensés en région, lors de la 24e édition du prestigieux concours.
— Photo : Le Journal des Entreprises

Il n'a rien des cuisiniers ou pâtissiers qui font régulièrement l'objet de reportages TV, expliquant comment ils ont décroché ce titre si convoité. Pas de col tricolore non plus, seule une petite mention "Meilleur Ouvrier de France" (Mof) sur son site Internet qu'il a tout de même refait pour l'occasion. À 38 ans, Jean-Louis Gabarroca vient de voir son travail de menuisier couronné par le fameux diplôme d'État, synonyme d'excellence professionnelle depuis 1924. Comme lui, 21autres Midi-Pyrénéens (sur 155 candidats en lice) ont intégré la confrérie des Mof en mai dernier, au terme de deux années de préparation, teintées de satisfaction mais aussi parfois de découragement et de sacrifice.




«Inaccessible»

Si Jean-Louis Gabarroca décide, en 2009, de prendre sa première inscription au concours Mof, c'est au gré d'une rencontre avec un ferronnier d'art, lui-même candidat. «Je me suis laissé convaincre, mais sans y croire. Quand j'étais apprenti, mon patron était Mof et j'ai gardé l'image de quelque chose d'inaccessible, réservé aux personnages de sa carrure.» Il se laisse malgré tout prendre au jeu et réussi les épreuves qualificatives, en mai 2010. L'heure est maintenant au choix de l'ouvrage qu'il présentera en phase finale, un an plus tard. Plutôt qu'un sujet libre, il opte pour l'un des trois thèmes proposés: le présentoir de joaillier. Son souhait: concevoir un écrin fonctionnel pour «mettre en valeur des pièces uniques, comme celles de la Place Vendôme!», sourit-il.




Quatre mois d'études

Pendant quatre mois, il planche sur le mécanisme, l'éclairage, hésite sur les matériaux- «Je voulais qu'ils soient nobles. Mon choix s'est finalement porté sur le Corian et l'alisier»-, prend divers avis autour de lui, soumet son projet à «l'oeil critique d'un menuisier du Gers, Alain Pinet, qui a été MOF en 1984», etc. puis se décide. Et attaque, en janvier seulement, la fabrication d'une colonne de 1m de large sur 2,5m de haut, à laquelle est adossé le présentoir, comportant deux tiroirs et une cloche de verre en forme d'émeraude. Fin avril, son «joyau» de 250kg est prêt à être dévoilé au jury de professionnels qui, un mois plus tard, le distinguera en finale à Clermont-Ferrand, comme sept autres ouvrages de menuiserie. «Je ne sais pas encore si je parviendrai un jour à commercialiser mon présentoir mais je vais essayer, dès que j'aurai un peu de temps», assure Jean-Louis Gabarroca. Pour l'heure, il ne cache pas que la priorité va à son entreprise. Car même s'il ne regrette pas cette expérience, sa trésorerie s'en ressent aujourd'hui. Entre les quelque 600 heures de travail qu'il y a consacré (hors conception), l'achat des matières premières et sa collaboration avec un verrier, un mécanicien outilleur, un serrurier, un tapissier décorateur, un électricien et un électronicien, il évalue à près de 8.000€ le coût du présentoir. Toute médaille a son revers, dit-on...

Menuiserie Gabarroca



(Paulhac) Dirigeant: J.-L. Gabarroca 3 salariés CA 2010: 300K€ 06 70 01 16 68 www.gabarroca.fr

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