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Les Silos du Touch à la conquête de l’Asie
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Les Silos du Touch à la conquête de l’Asie

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Le négociant en graines de soja Les Silos du Touch encadre les agriculteurs dans la culture du soja, achète leur production et la revend à des sociétés du marché de la "soyfood". Cette année, l'entreprise de Haute-Garonne part à la conquête du marché asiatique où le produit est très prisé, et poursuit le développement de sa propre semence.

Les Silos du Touch vont investir près de 800 000 euros dans une ligne automatique de packaging de sacs de 25 à 30 tonnes, un conditionnement prisé par les artisans asiatiques — Photo : Marina Srbic Photographie

Fondés en 2004 par Michel Bousin, Les Silos du Touch sont une affaire de famille. La société, négociante en graines de soja non-OGM, est en effet cogérée par son créateur et ses deux fils, Jean et Paul Bousin. Détenus à 95 % par les Bousin, Les Silos du Touch comptent aujourd’hui 21 collaborateurs et ont réalisé 9 M€ de chiffre d’affaires en 2016-2017, chiffre qui devrait passer à 13,5 M€ en 2017-2018.

C’est depuis le village de Pouy-de-Touges (Haute-Garonne) que l’entreprise encadre les agriculteurs dans la culture du soja, achète leur production et la revend à des sociétés du marché de la "soyfood" (produits alimentaires à partir de soja). Bien que seuls 10 % du soja cultivé à travers le monde soient destinés à l’alimentation humaine et non animale, c’est sur ce créneau que se positionnent Les Silos du Touch avec leur marque Soytouch. « Nous essayons de convertir les agriculteurs à la culture du soja, explique Paul Bousin. Aujourd’hui, nous en conseillons une cinquantaine en ex-Midi-Pyrénées sur le rendement et la qualité ».

2,5 M€ d’investissement

Les Silos du Touch se chargent du stockage, du nettoyage et du conditionnement des productions de leurs agriculteurs partenaires. En quatre ans, la société a investi 2,5 M€ dans de nouveaux silos et des machines de nettoyage plus performantes, ce qui lui a permis de passer de 2 000 tonnes de graines de soja produites par an à 15 000 tonnes en 2016-2017. Cette année, les Bousin prévoient 22 000 tonnes.

De plus, l’entreprise haut-garonnaise promeut et commercialise le soja. « Nous vendons 70 % de notre production en Europe et 30 % en Asie, précise Paul Bousin. Mais l’objectif est de faire du 50-50 l’année prochaine, puis l’Asie prendra le dessus. La consommation de cette graine est nouvelle chez nous mais ancrée dans la culture asiatique ».

Chine, Philippine, Corée du Sud, ces pays enregistrent une telle consommation qu’ils sont contraints d’importer. C’est notamment pourquoi Les Silos du Touch vont investir près de 800 000 € fin 2018 dans une ligne automatique de packaging de sacs de 25 à 30 tonnes, un conditionnement prisé par les artisans asiatiques. Pour se faire connaître des industriels et petits commerçants d’Asie, les Bousin participent à des salons internationaux, tel le Foodex au Japon.

Un réseau social pour les agriculteurs

Trois personnes travaillent à plein temps en R&D pour l'entreprise, notamment pour développer de nouvelles semences. « Créer une nouvelle variété prend entre sept et neuf ans. D’ici deux à trois ans, nous devrions sortir notre propre semence, au meilleur rendement et de qualité supérieure », souligne Paul Bousin. En plus de leur ambition de devenir semenciers, les Bousin développent également le premier réseau social pour agriculteurs de France. La plateforme devrait permettre dès juillet aux producteurs de soja d’échanger sur leurs techniques de culture respectives, leurs matériels… Le service gratuit inclura une gestion parcellaire de l’activité ou encore de la mécanisation. Une option payante, permettra, elle, d’accéder aux performances des autres agriculteurs.

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