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L'engagement des salariés sort l'imprimeur 1001 Copies de l'ornière
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L'engagement des salariés sort l'imprimeur 1001 Copies de l'ornière

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Privée de 90 % de son chiffre d'affaires au plus fort du confinement, l'imprimeur toulousain 1001 Copies a vu ses salariés se proposer pour démarcher de nouveaux clients. Une dynamique que la PME familiale espère maintenir pour passer le cap de la crise.

Les 10 collaborateurs de l'imprimeur toulousain 1001 Copies devant l'atelier de la PME, situé zone Thibaud — Photo : DR

Comment assurer la survie d’une entreprise privée de 90 % de ses revenus au plus fort de la crise ? Depuis la mi-juin, les deux dirigeants de l’imprimerie toulousaine 1001 Copies (10 salariés, CA 2019 : 1,7 M€) bénéficient d’un renfort de poids : tous les salariés se sont portés volontaires pour démarcher les entreprises voisines. Avec déjà plusieurs contrats à la clé.

La priorité : garder tous les salariés

Retour en arrière. L’arrêt brutal de l’activité économique, le 17 mars, prive la PME familiale de la plupart de ses marchés. « Au mois d’avril, nous avons réalisé 14 000 euros de chiffre d’affaires, contre 150 000 euros en temps normal. Notre priorité était claire : garder tout le monde, ce qu’a permis dans un premier temps le chômage partiel », indique Amanda Astre, présidente de la PME familiale.

Début juin, la dirigeante et son gérant Frédéric Louison apprennent que leur dossier d’activité partielle, actif jusqu’au 30 septembre, ne pouvait être prolongé que sous conditions, par exemple avec la mise en formation des salariés concernés. Des dispositions que les deux dirigeants jugent incompatibles avec leur activité et leur parc machines, déjà parmi les plus modernes de la place toulousaine. « Nous avons réuni les salariés pour les informer de l’évolution de la situation et leur dire que nous allions devoir diversifier notre clientèle, explique Frédéric Louison. Je pensais assurer seul ce rôle commercial mais les salariés ont d’emblée voulu se lancer dans la prospection ! »

Une quinzaine de devis en deux semaines

Habituellement prestataire pour d’autres imprimeurs ou des agences de communication, l’équipe de 1001 Copies cherche ses premiers débouchés parmi les entreprises voisines de son atelier zone Thibaud, au sud de Toulouse. La première demande de devis vient d’une façonnière, et c’est ensuite la comptable qui part démarcher les restaurants alentour. Les trois premiers jours de prospection aboutissent à autant de perspectives de contrats. Au bout de quinze jours de démarchage par ses salariés, l’entreprise compte une quinzaine de demandes de devis pour cinq commandes fermes. La PME entend accompagner cette dynamique commerciale par de nouvelles offres, comme un pelliculage antibactérien qui évite la propagation des virus sur n’importe quel support.

« Nous sommes admiratifs de l’implication des salariés, qui contraste avec le discours général sur l’entreprise, très morose ces dernières semaines. Nous avons toujours souhaité créer un esprit familial dans l’entreprise, mais nous ne pensions pas recevoir une telle énergie en retour », se félicite Amanda Astre.

Inciter les clients à travailler avec une PME locale

La dirigeante espère réussir son second pari après la reprise de l’imprimerie familiale, il y a dix ans. « À l’époque, nous disposions de locaux mal adaptés et d’un parc machines vieillissant. Les huit premières années, nous avons fait passer le chiffre d’affaires de 100 000 euros à 1,4 million d’euros : il a ensuite fallu investir pour franchir un nouveau palier ». L’atelier actuel, d’une surface de 800 m2, a mobilisé 600 000 euros pour le bâtiment, et presque autant dans les machines. Et juste avant le confinement, la société a fait l’acquisition de nouveaux équipements (presse à enveloppes, machines à agrafer).

« Nous développons actuellement nos propres ERP sur la production et la comptabilité. L’imprimerie est une industrie high-tech, où l’automatisation génère une rentabilité importante : nos nouveaux prospects sont surpris de voir que travailler avec une PME locale ne coûte pas plus cher que sur Internet… », sourit Frédéric Louison.

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