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Le nouveau directeur de Thales Alenia Space revient sur "une année excellente"
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Le nouveau directeur de Thales Alenia Space revient sur "une année excellente"

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Albert Cerro, le nouveau directeur de l'établissement toulousain de Thales Alenia Space, fait le point sur l'année 2016 du géant de l'industrie spatiale : satellites livrés, nouvelles commandes, mouvement du "NewSpace"...

— Photo : Le Journal des Entreprises

C’est Albert Cerro qui a remplacé au 1er janvier Jean Pierre Vialaneix au poste de directeur de l’établissement Thales Alenia Space de Toulouse (2.500 salariés). Agé de 60 ans, diplômé de l’ENSEEIHT en 1980, Albert Cerro a réalisé toute sa carrière dans le groupe. Il entre chez Thomson-CSF en 1981 à la division espace, puis occupe le poste d‘ingénieur développement puis réalisation d’équipements radio fréquence. Il devient directeur de la ligne de produits hyperfréquences d'Alcatel Alenia Space, devenue Thales Alenia Space (TAS). En 2015, il prend la direction des programmes radio fréquence et altimétrie, responsabilité qu’il conserve avec ses nouvelles fonctions de directeur d’établissement.

De nombreux lancements en 2016

C’est après « une année excellente » en terme de lancement de satellites qu’Albert Cerro arrive à ce poste. L’année 2016 a en effet été témoin de nombreux lancements de produits made in TAS : Jason, Sentinel, ExoMars, Cygnus, Sentinel, Iridium (tirs reportés à mi-janvier), Gokturk. Bonne année aussi du côté des commandes, avec un véritable équilibre entre les différents métiers de TAS. En observation, le groupe a signé deux nouveaux satellites Sentinel (3C – 3D) pour l’ESA, neuf Cygnus supplémentaires (ravitailleurs de l’ISS), un instrument optique pour un satellite civil espagnol, la phase de réalisation des modèles de vol du satellite SWOT avec la NASA, la dernière tranche du programme COSMO-SkyMed, et la finalisation du programme Exomars 2020. Dans le segment navigation, Galileo continue de tirer l’entreprise vers le haut, avec de nouveaux contrats couvrant les services d’ingénierie pour le développement de l’infrastructure Galileo et le support pour le début des services opérationnels. Et pour la première fois, TAS a décroché au nez du favori américain un contrat sur la fourniture d’un système de navigation par satellite KASS en Corée du Sud.

"NewSpace"

Sur les télécoms, TAS joue à fond la carte de l’innovation. Le groupe développe la nouvelle plateforme électrique ou hybride Neosat, avec deux premiers contrats en 2015 auprès de COMSAT NG et la DGA. Décliné dans la plateforme commerciale Spacebus Neo, ce produit a séduit en 2016 l’opérateur SES, pour un lancement prévu d’ici à 2020. « Avec SES, nous montons une charge utile totalement novatrice et digitale, flexible en orbite, qui permettra par exemple aux passagers d’avion de bénéficier d’internet haut-débit », souligne Albert Cerro. C’est à Toulouse qu’est réalisée la partie digitale.
TAS a également signé en septembre dernier un contrat de développement avec LeoSat Entreprises pour une constellation de satellites, susceptibles d’offrir aux entreprises des services internet très haut débit à faible taux de latence ainsi qu’un service de connectivité sécurisée sur une couverture mondiale. Cette constellation serait constituée d’une centaine de satellites. « Si nous remportons à terme la fabrication, ce sera un gros contrat à l’instar d’Iridium (1,2 milliard d'euros) », confie le directeur du site toulousain. Faisant allusion aux projets révolutionnaires de concurrents, ce dernier évoque le "NewSpace" (mouvement lié à l'émergence de l'industrie spatiale d'initiative privée) à la sauce Thales : « Chez nous, le NewSpace, c’est concret et ça marche ! »

200 recrutements à Toulouse

Pas de chiffre d’affaires révélé pour le moment (il était d’environ 2 milliards d'euros en 2015) mais les embauches se poursuivent, 400 personnes en 2016 à Toulouse et Cannes, un peu moins en 2017. Face à l’évolution de son métier, à l’arrivée du numérique, le site toulousain s’adapte avec, par exemple, de la réalité augmentée dans la phase d’intégration.

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