« Dans un contexte de ralentissement global, l'économie occitane résiste bien. » Pour sa première intervention comme directeur régional de la Banque de France, Stéphane Latouche a souligné la bonne tenue de l'activité en 2018 : l'enquête annuelle menée auprès de 2400 entreprises a montré une forte progression dans les services (+5% de croissance) mais aussi dans le BTP (+3,9%) et dans l'industrie (+2,6%).
Pour ce dernier secteur, le ralentissement concerne surtout la filière agro-alimentaire (+1,4%) soumise à une forte pression sur les prix, et dans une moindre mesure les équipements électriques et électroniques (+4,3%). L'année 2019 devrait être à nouveau une année de transition pour les entreprises industrielles, avec des prévisions de croissance à 2,3% et des effectifs en très légère augmentation (+1,2%). « Les investissements sont en revanche attendus en hausse de 20%, notamment pour les matériels de transport, sans doute pour anticiper la reprise de l'activité aéronautique à horizon 2020 », souligne Stéphane Latouche.
Pénuries de main d'oeuvre dans le BTP et le transport
Dans le BTP, la prévision d'activité est limitée à 2,2% pour 2019, avec un ralentissement des dépôts de permis de construire qui devrait impacter les chantiers au cours du second semestre. Les recrutements sont, paradoxalement, attendus en hausse sensible (+3,2%) dans un contexte de pénuries récurrentes de main d'oeuvre qualifiée.
Moteur de la croissance l'an dernier, les services devraient enregistrer un bel exercice 2019, avec une hausse des chiffres d'affaires et des effectifs en ligne à environ 5%. Ingénierie et informatique anticipent des progressions à deux chiffres, tandis que la filière transport (+2,8% en 2018) souffre encore d'importantes difficultés de recrutement. Les entreprises du secteur ont été les premières victimes des blocages organisés par les « Gilets Jaunes », sur lesquels Stéphane Latouche reste prudent : « Notre enquête ne concerne pas les secteurs de l'hôtellerie-restauration et les commerces, sans doute les plus touchés par les mouvements sociaux : au niveau national, l'impact sur la croissance est estimé entre 0,1% et 0,2% du PIB. »
