Quand Intel a décidé de fermer son site toulousain, il y a quelques mois, Celad, qui réalise 25 % de son chiffre d'affaires avec le géant américain, a voulu réagir très vite. « Nous nous sommes rapprochés d'Intel en Californie et nous avons décidé de continuer à travailler ensemble, sans le maillon français. Il fallait alors nous installer à côté du groupe à la Silicon Valley », raconte Vincent Gardeau, président et actionnaire majoritaire de la SSII balmanaise. Les démarches sont en cours, plutôt difficiles - « Les Etats-Unis sont un pays très protecteur ! » reconnaît Vincent Gardeau, qui se fait accompagner par le cabinet Pramex International. Mais dès l'obtention de son visa, début 2017, le responsable de Celad Californie installe la SSII dans des locaux déjà identifiés, à la Silicon Valley. L'opportunité aussi d'y capter de nouveaux clients, comme très récemment Streetlight.Vision, avec un petit contrat. Des clients actuels de Celad, comme IBM et Sigfox, qui « ont des besoins là-bas », sont aussi en ligne de mire.
Huit implantations en France
Une première implantation à l'international pour cette entreprise sise à Balma et à Basso Cambo, ainsi qu'à Paris, Lyon, Aix, Sophia-Antipolis, Rennes, Nantes et Bordeaux depuis octobre dernier. En 2017, un site sera ouvert à Strasbourg, pour se rapprocher de clients tels Hager ou Crédit Mutuel. Une croissance continue depuis sa reprise en 2002 par Vincent Gardeau, qui a fait de ce centre de services dédié à la Banque Populaire, une véritable société de services informatiques. De 35 personnes et 1,6 million d'euros de chiffre d'affaires à l'époque, Celad emploie aujourd'hui 1.050 collaborateurs (dont 550 à Toulouse) pour un CA de 71,5 millions en 2015 et 78 millions en 2016.
Des recrutements continus
Avec un double métier, sur les systèmes d'information pour des clients dans la banque, l'assurance, la mutuelle, les hôpitaux (Natixis, Groupama, Ventes Privées...), et sur l'informatique industrielle (Continental, Valeo, Airbus...), Celad accompagne des clients dans des secteurs en plein boom, comme celui de l'internet des objets. Il lui faut donc grossir en taille : après avoir recruté 170 CDI en 2016, le même volume de recrutement est attendu pour cette année, avec les difficultés liées à la recherche d'autant d'ingénieurs informaticiens. C'est pour cette raison et aussi par convictions personnelles que Vincent Gardeau assure déployer dans l'entreprise « une politique sociale très forte » : 15 jours de RTT, un budget de formation 2,5 fois plus important que le minimum légal, une partie des bénéfices reversés aux salariés (2 000 € net en 2016 pour chacun), etc. « Cela contribue à notre image », confie le président de Celad, à l'encontre de celle de « marchands de viande » traditionnellement véhiculée sur les sociétés informatiques...
