La chapellerie Crambes mise sur le luxe "made in France"
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La chapellerie Crambes mise sur le luxe "made in France"

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Entreprise familiale créée à Caussade, dans le Tarn-et-Garonne, en 1946, Crambes est une des deux dernières chapelleries à fabriquer tous ses chapeaux et casquettes en France. Après le rachat par Catherine Vampouille et Benoit Besnault au printemps 2019, un vent nouveau souffle sur l'entreprise qui veut réduire sa part de négoce et axer le développement sur la clientèle luxe.

Catherine Vampouille et Benoît Besnault on repris la chapellerie traditionnelle Crambes, dans le Tarn-et-Garonne, en avril 2019 — Photo : Fleur Olagnier/Le Journal des entreprises

Depuis 1946, la chapellerie Crambes (38 salariés ; CA 2018 : 3,5 M€) fabrique des chapeaux pour hommes à Caussade (Tarn-et-Garonne). Jusqu’à cette année, la famille fondatrice gérait le site de 7 000 m2 où sont confectionnés en moyenne 500 chapeaux et casquettes, désormais mixtes, par semaine. Mais faute de motivation de la descendance, ce sont Catherine Vampouille et Benoît Besnault qui ont repris les rênes de l’entreprise au mois d’avril. Mot d’ordre pour ce couple d’entrepreneurs : modernité.

« Après avoir travaillé chez PSA, nous avions le projet commun de rachat et de gestion d’une entreprise, raconte Catherine Vampouille, directrice générale. Le coup de cœur a été immédiat pour cette chapellerie, une des deux seules du pays à produire 100 % en France ». Dans les années 1960-70, la société tarnaise a compté jusqu’à 240 salariés, profitant de la mode et d’une invention de son fait : le chapeau en toile rigide formé d’une couche de liège de faible épaisseur et isolante.

Multiplier les partenariats de poids

Mais les années ont passé, et la mode du couvre-chef aussi. Pour subsister, Crambes a donc diversifié son offre en démarrant une activité de négoce - modèles hommes, femmes et enfants d’Italie et d’Espagne - qui représente aujourd’hui 50 % du chiffre d'affaires. « Les chapelleries indépendantes et les forains pèsent 80 % de la clientèle, et le luxe et sur-mesure seulement 20 %, commente Catherine Vampouille. Notre objectif est d’inverser ces proportions en misant tout sur notre savoir-faire made in France et en diminuant petit à petit la part du négoce. »

L’entreprise a toujours fabriqué à façon des articles personnalisés pour le secteur du luxe, les grandes maisons et les petits créateurs. Hermès est d’ailleurs son plus gros client. Mais depuis leur arrivée, les nouveaux patrons ont multiplié les nouveaux partenariats. Après Louis Vuitton et Lacoste, Céline, La Pantoufle à Pépère, Cacharel et Agnès B. font désormais partie du panel. Crambes a même commencé à travailler avec un fumeur de saumons de Pau qui tanne les peaux de ses poissons avec des produits naturels afin qu’elles puissent être réutilisées dans la mode. Il ambitionne ainsi de concurrencer python et crocodile.

Une première gamme pour les femmes

Crambes fabrique aussi des chapeaux sous deux marques propres. Créée à la fin des années 1980, Broswell permet à la chapellerie de commercialiser ses chapeaux de feutre (type cow-boy), sous un nom à la consonance anglo-saxonne. Mistral, plus facile à prononcer que Crambes pour les Asiatiques, rend possible la vente d’articles notamment en Asie du Sud-Est, Corée et Japon. L’entreprise réalise ainsi 8 % de ses ventes à l’export.

À l’été 2020, Catherine Vampouille et Benoît Besnault prévoient de lancer leur première gamme complète pour femmes, avec des imprimés plus modernes et colorés. « Un coup de neuf va aussi être donné aux modèles masculins, ce que le dirigeant précédent ne souhaitait pas faire, explique le nouveau président de Crambes. Nous n’avons pas peur de suivre la mode. » Une boutique en ligne pourrait également être ouverte à moyen terme afin de diversifier les canaux de distribution.

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