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Hyperloop, le train du futur, installe son centre européen de R&D à Francazal
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Hyperloop, le train du futur, installe son centre européen de R&D à Francazal

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Le 24 janvier, les deux fondateurs de la société américaine Hyperloop Transportation Technologies ont signé avec Toulouse Métropole, la Région et l'Etat un accord d'implantation à Francazal.

— Photo : Le Journal des Entreprises

C’est avec l’aval d’Elon Musk, l’inventeur de l’Hyperloop et fondateur de SpaceX, que Dirk Ahlborn et Bibop Gresta ont créé la société californienne Hyperloop Transportation Technologies (HTT) en 2013. Le principe : transporter des personnes ou des marchandises dans des capsules lévitant dans des tubes à basse pression à une vitesse de 1.200 km/h maximum. Ou comment relier Toulouse à Montpellier en 24 minutes

Attirés par l'écosystème aérospatial

Après avoir signé un accord avec les Emirats arabes unis sur la faisabilité de la création d’un réseau entre Dubaï et Abou Dhabi, puis un accord similaire avec la ville tchèque de Brno et la ville slovaque de Bratislava, c’est à Toulouse que se sont arrêtés les deux dirigeants de la start-up pionnière. Le 24 janvier, dans les locaux de Toulouse Métropole, Dirk Ahlborn et Bibop Gresta ont signé un accord d’implantation avec Jean-Luc Moudenc, président de Toulouse Métropole, Carole Delga, présidente de la Région Occitanie, et Pascal Mailhos, préfet de la Région Occitanie.

« Toulouse a un historique d’innovation et une expertise aérospatiale, avec des technologies transposables pour nous et beaucoup de matière grise », argumente Dirk Ahlborn. Présent dans plus de 20 pays et partenaire d’une quarantaine d’entreprises, HTT veut jouer ici la carte de la collaboration avec l’écosystème toulousain. « A Toulouse, on veut créer un projet paneuropéen en relation avec d’autres parties du monde », rajoute Bibop Gresta.

Centre de R&D, piste d'essai, académie, incubateur et showroom

Concrètement, HTT souhaite implanter sur le site de Francazal, côté Cugnaux, son centre de R&D européen avec une trentaine d’ingénieurs et doctorants, chargés de mettre en oeuvre le développement du programme, de perfectionner les technologies existantes et de développer de nouvelles technologies. Mais aussi une piste d’essai à l’échelle réelle d’une longueur d’environ 1 km, une académie (plate-forme de relation avec universités et laboratoires de recherche), un incubateur de start-up travaillant sur des technologies connexes au projet Hyperloop et en centre de démonstration, « copie de notre showroom à Los Angeles ».

Piloté par So Toulouse, l’agence d’attractivité de Toulouse Métropole, ce projet d’implantation a vocation à devenir le fer de lance du nouveau quartier de 55 hectares dédié à la robotique, aux drones et au véhicule autonome à Francazal. Un coup d'accélérateur pour la filière, qui compte déjà le constructeur de véhicules autonomes Easymile, comme s’en réjouit Jean-Luc Maté, président du cluster Automotech : « Avec les clusters Automotech, Mipyrail et Robotics Place, nous avions justement présenté à la Région un dossier de filière stratégique sur les transports terrestres intelligents. Il manquait à cette filière un projet emblématique, que nous avons aujourd’hui avec Hyperloop. »

50 salariés au départ... mais le calendrier reste flou

La Région de son côté s’est engagée à aider HTT dans son projet, notamment via un contrat d’appui innovation, avec une estimation d’aide globale (travaux de recherche, transferts de technologie et immobilier) entre 1 et 5 millions d’euros. « Votre solution est particulièrement intéressante en terme de développement durable, souligne Carole Delga. Nous vous aiderons à structurer la filière et sommes fiers de pouvoir être la Silicon Valley française ! » « Nous vous aiderons à obtenir les financements idoines, le PIA et le crédit impôt recherche » (ce dernier étant évalué à 15 millions d’euros), promet Pascal Mailhos, préfet de la région Occitanie.

Pas d’informations concrètes concernant le calendrier de HTT, qui signale vouloir « commencer l’installation dans les prochains mois » tout en rappelant qu’il y a un travail préalable de réaménagement du site de Francazal. « Nous sommes aujourd’hui à la recherche de fonds, et nous appelons les entreprises, les ingénieurs, programmeurs et architectes intéressés à nous rejoindre », rajoute Bibop Gresta. La start-up investit en moyenne 40 millions de dollars dans ses projets chaque année. Pas d’estimation des besoins en financements dans la région pour le moment : HTT a néanmoins avancé le chiffre de 50 emplois salariés dans son centre de Francazal « tout de suite », auxquels se rajouteront tout un réseau de collaborateurs.

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