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EasyMile trace sa voie à l'international avec ses navettes autonomes
Toulouse # Transport # Innovation

EasyMile trace sa voie à l'international avec ses navettes autonomes

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C’est l’une des quatre start-up d’Occitanie ajoutées, le 20 janvier, au programme French Tech 120 : le spécialiste toulousain des transports autonomes EasyMile a misé, depuis sa création, sur l’installation de bureaux à l’international, pour commercialiser et développer ses navettes. Les États-Unis et l’Europe du Nord sont ses cibles prioritaires et Singapour, l’un de ses principaux terrains d’expérimentation.

— Photo : EasyMile

Le programme French Tech 120 a fait connaître, le 20 janvier, les entreprises françaises retenues pour leur potentiel de croissance, afin d’intégrer un programme d’accompagnement sur-mesure. Parmi elles, EasyMile, spécialiste toulousain des transports autonomes (200 collaborateurs, CA 2018 : 15 M€), se distingue par un profil très orienté export.

Les cinq implantations à l’étranger d’EasyMile

Dès sa création en 2014, l’entreprise a misé sur une forte présence à l’international, avec l’ouverture parallèle du siège social à Toulouse et d’un bureau à Singapour, qui dessert l’Asie. Le réseau d’EasyMile s’est depuis enrichi de quatre implantations, correspondant à ses autres zones géographiques prioritaires : Denver pour l’Amérique du Nord, Berlin pour l’Europe du Nord, Adelaïde pour la zone Pacifique et, depuis octobre dernier, Dubaï pour le Moyen-Orient.

« Être l’international est stimulant pour développer de nouvelles solutions, mais la France présente un équilibre intéressant entre sécurité et mise sur le marché. »

Ces bureaux assurent la pré-commercialisation des navettes (dont la production doit démarrer fin 2020) et la relation avec les clients publics et privés pour préciser les besoins. « Le cœur de notre marché est tourné vers l’international : les transports autonomes intéressent avant tout les économies où la main-d’œuvre est chère et peu disponible, analyse Benoît Perrin, directeur général d’EasyMile. En revanche, les applications varient en fonction des spécificités de chaque pays. »

Trois typologies d’usages pour les véhicules d’EasyMile

Les États-Unis figurent en tête des ambitions d’EasyMile, prioritairement sur le marché des aéroports (navettes voyageurs et tracteurs à bagages) et de la mobilité des seniors dans les communautés privées. Idem au Japon, où les problématiques de main-d’œuvre sont particulièrement fortes. L’Allemagne et les pays scandinaves sont plus intéressés par la desserte des zones industrielles.

Ces premières applications ont pour point commun de se situer sur des sites fermés, à la sécurité très maîtrisée. Mais EasyMile envisage déjà une deuxième vague d’usages, dans des environnements plus ouverts, par exemple pour relier les parkings et les grands bâtiments événementiels (stades, salles de concert…). Cette solution sera notamment expérimentée l’an prochain à Toulouse, sur le site de l’Oncopole.

Benoît Perrin, directeur général d'EasyMile — Photo : EasyMile

À Singapour, où EasyMile a renforcé ses effectifs en début d’année, avec la création d’une équipe de recherche conjointe avec Continental, la société prépare déjà un troisième stade d’utilisation : la circulation des navettes autonomes dans la ville.

EasyMile y travaille avec les pouvoirs publics, confrontés à la saturation du trafic automobile. « Nos solutions répondent à une problématique commune à Singapour et à de nombreuses grandes métropoles, celle du dernier kilomètre qui sépare, d’un côté, la station de bus ou de métro et, de l’autre, le domicile ou le bureau, résume Benoît Perrin. Si l’on propose une navette en complément des transports en commun, on réduit l’intérêt pour les usagers d’utiliser leur véhicule personnel. »

Premières applications en France à l’horizon 2021

Si EasyMile réalise à l’étranger près de 80 % de son chiffre d’affaires, la France n’est pas oubliée. Toulouse accueille les trois quarts des 200 collaborateurs du groupe, et les discussions avancent avec les pouvoirs publics pour autoriser les premières navettes à circuler.

« Nous espérons aboutir fin 2020 ou début 2021, quand la technologie aura fait la preuve de sa maturité à l’international, précise Benoît Perrin. Être l’international est stimulant pour développer de nouvelles solutions, mais la France présente un équilibre intéressant entre sécurité et mise sur le marché. »

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