À la fin du deuxième trimestre, 88 % des entreprises de Haute-Garonne anticipent une baisse de leur chiffre d’affaires à cause de la crise du coronavirus : c’est l’un des principaux enseignements de l’enquête de conjoncture dévoilée par la CCI Toulouse Haute-Garonne. Réalisée du 26 mars au 6 avril auprès de 950 dirigeants, l’étude indique que 73 % des entreprises du département ont déjà enregistré un recul de leur chiffre d’affaires au premier trimestre.
Les petites entreprises plus touchées
Les prévisions sont donc encore plus inquiétantes pour le deuxième trimestre, avec 88 % de structures touchées et une baisse moyenne estimée à 60 %. Une entreprise sur dix s’attend même à perdre l’intégralité de ses recettes. Parmi les filières les plus touchées, on trouve naturellement les établissements fermés au public depuis le 14 mars ou touchés par les mesures de confinement : commerces de détails, transporteurs, hôtellerie et restauration. Mais aussi les services à la personne, les industries de biens de consommation ou encore les garages automobiles : dans tous ces secteurs, les entreprises de Haute-Garonne s’attendent à perdre entre 60 et 70 % de leurs revenus au deuxième trimestre.
Cette chute de l’activité « immédiate et sans précédent », a souligné le président de la CCI 31 Philippe Robardey, sera encore plus marquée pour les petites entreprises. Les indépendants sans salariés ou les structures comptant un ou deux salariés s’attendent à perdre les deux tiers de leur chiffre d’affaires, quand les entreprises de plus de 50 salariés anticipent un recul de 41 %.
L’emploi salarié sacrifié ?
Si 46 % des entreprises interrogées affichent déjà une trésorerie « faible », elles pourraient être 72 % à l’issue du deuxième trimestre. « Habituellement seuls 20 % des dirigeants nous font part de ce type de difficultés », commente Philippe Robardey. Le président de la CCI 31 insiste : « Notre recommandation aux entreprises, c’est de payer vos fournisseurs. SI la chaîne s’arrête, nous serons face à un risque beaucoup plus grand d’amplification de la crise. »
Les trois quarts des entreprises envisagent pour les prochains mois des mesures de chômage partiel et d’arrêt maladie (63 %) et/ou d’obligation de prises de congés et RTT. À terme, l’emploi salarié pourrait être le grand sacrifié de la période : 31 % des entreprises du département envisagent de faire baisser leurs effectifs d’ici la fin du premier trimestre. Ceci, avant même que toutes les conséquences économiques du coronavirus ne soient connues, particulièrement dans l’aéronautique où Airbus vient de décider d'une baisse d'environ un tiers de ses cadences.
