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Comment Carrere se structure pour devenir un major de la promotion
Toulouse # Immobilier

Comment Carrere se structure pour devenir un major de la promotion

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Vingt-cinq après sa création, le groupe Carrere (446 salariés, CA 2018 : 220 M€) entend intégrer d'ici deux ans le top 15 de la promotion immobilière. Avec deux leviers de croissance : une présence accrue dans le Grand Paris et une structuration des équipes au niveau national et régional.

Créé en 1995 à Toulouse, le groupe Carrere, aujourd'hui présidé par Frédéric Carrere, entend réaliser 2 000 logements par an dès 2021, et conforter sa place parmi les acteurs nationaux de la promotion immobilière — Photo : © Groupe Carrere

Depuis un an, l’organigramme du groupe de promotion immobilière Carrere (446 salariés, CA 2018 : 220 M€) s’est étoffé avec l’arrivée de nouvelles directions nationales. « Nous sommes déjà présents sur l’ensemble du territoire, mais pour s’affirmer comme un major il nous fallait franchir un cap en termes de structuration, résume Frédéric Carrere, président du groupe familial créé à Toulouse il y a 25 ans. Nous nous sommes inspirés des pratiques des leaders du secteur pour bâtir notre nouvelle organisation. »

Des process mieux maîtrisés

Trois des quatre directions nationales correspondent à des approches traditionnelles dans le fonctionnement de Carrere : le développement foncier, la technique et la commercialisation. Mais en créant une direction des opérations, le groupe a voulu adresser un message clair à ses équipes et à ses partenaires, celui d’une professionnalisation encore plus poussée des process. « Nous avions déjà les compétences, nous y ajoutons un suivi étape par étape de tous nos programmes, avec l’objectif de tenir encore mieux les prix, les délais et la qualité de nos réalisations, précise Frédéric Carrere. Moins d’un an après cette réorganisation, on en ressent déjà des effets positifs, notamment sur une meilleure maîtrise des marges. »

Le travail de structuration se décline dans les différentes implantations du groupe. Après Toulouse et Bordeaux, c’est l’ensemble constitué de I’Île-de-France et de la Normandie qui a été doté d’une direction régionale. La décision entérine l’augmentation des volumes réalisés sur ce territoire - déjà 350 logements sur les 1 200 qu’a construits le groupe l’an dernier - mais elle anticipe surtout son potentiel de développement. « En quelques mois, nous avons renforcé notre équipe de développeurs fonciers de deux à huit personnes pour la Normandie et l’Île-de-France : notre ambition est d’y produire de 800 à 1 000 logements par an dès 2021 », détaille Frédéric Carrere. Le transfert du siège social du groupe de Toulouse à Neuilly (92) participe de cette stratégie d’ancrage dans le Grand Paris.

Intégrer le Top 15 de la profession

La montée en régime en Île-de-France doit aider le promoteur à atteindre d’ici à deux ans la barre des 2 000 logements. Un volume qui lui permettrait d’intégrer le Top 15 de la profession en France, soit un bond d’une dizaine de places par rapport à sa position actuelle. La croissance externe n’est pas d’actualité : la feuille de route est d’amener à maturité l’ensemble des implantations du groupe en région, notamment en Paca et en Rhône-Alpes où est également envisagée la création de directions régionales. « Nous avons déjà étoffé nos équipes, reste à concrétiser l’entrée de nouveaux programmes, indique Frédéric Carrere. Le marché nous conforte dans notre stratégie de développement : nous devrions enregistrer une croissance du chiffre d’affaires de 7 % en 2019, alors qu’au niveau national la promotion immobilière recule sous l’effet de la pénurie de l’offre. »

Carrere poursuit en parallèle sa diversification sur l’immobilier d’entreprise, avec une équipe dédiée de sept personnes. Depuis 2015, le groupe a construit près de 15 000 m2 de bureaux et 10 000 m2 de locaux industriels. Et l’offre s’est enrichie en octobre dernier du concept HivePark, qui mixte entrepôts et bureaux dans des petites cellules de 200 m2, à un prix contenu dans une fourchette de 1  100 à 1 300 € / m² HT. « Le concept plaît aux collectivités et aux aménageurs car il offre une solution d’installation pour les PME et PMI, dans des emplacements bien desservis, indique Olivier Austry, directeur général du pôle immobilier d’entreprise du groupe. Pour ces entreprises, c’est l’opportunité de réaliser une opération patrimoniale à des coûts accessibles. »

Un développement national pour l’immobilier d’entreprise

Le groupe a déjà lancé les travaux d’un premier HivePark de 2  000 m2 dans le quartier toulousain de Montaudran, pour une livraison en avril 2020. Un second projet de 5 200 m2 démarrera au printemps prochain dans la zone de la Masquère, à Escalquens (31), avec une plus grande variété de surfaces pour les PME et PMI. L’objectif est ensuite de développer le concept ailleurs en France, à commencer par Bordeaux, où des discussions sont en cours avec les collectivités, et la région parisienne où le pôle immobilier d’entreprise dispose désormais d’un développeur foncier dédié.

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