Chez Missègle, le pari du made in France pour préserver savoir-faire et modèle social
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Chez Missègle, le pari du made in France pour préserver savoir-faire et modèle social

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Pour Myriam Joly, gérante de la société tarnaise de tricotage Missègle, le made in France n’est pas seulement un affichage, mais la défense d’un patrimoine industriel et humain. C’est aussi l’obligation d’investir pour faire face à la concurrence des pays à bas coût.

Myriam Joly s'est lancée dans l'aventure de la production textile en 2007 : Missègle emploie aujourd'hui 33 personnes pour un chiffre d'affaires porté en 2018 à 4,8 M€ — Photo : © Missègle

« Je n’imagine pas un pays sans production industrielle », confie Myriam Joly, gérante de la société de tricotage Missègle (33 salariés, CA 2018 : 4,8 M€).

Installée à Burlats, dans le Tarn, d’abord comme éleveuse de chèvres de la race angora, élevées pour la fibre mohair, l’agricultrice se lance dans l’aventure industrielle à partir de 2007, avec la reprise de l’activité de son principal façonnier de chaussettes. Suit, en 2013, la reprise d’un second atelier, spécialisé dans le tricotage de pulls. « Il n’était pas question de laisser disparaître des savoir-faire en tricotage, qui témoignent du patrimoine industriel et humain régional ! ». Un pari risqué, quand d’autres font le choix de délocaliser leurs productions vers des pays à bas coût. Mais un pari assumé.

Qualité et innovation, les ingrédients du made in France

« Pour nous, le made in France n’est pas un simple effet d’affichage. Il s’agit d’un engagement qui contribue au maintien d’un modèle social, auquel nous sommes attachés », insiste la cheffe d’entreprise.

Reste à convaincre les clients. Pour que l’entreprise reste compétitive sur un marché international très concurrentiel, Myriam Joly affiche sa recette : « Chez Missègle, nous conjuguons le made in France avec un travail de qualité, une sélection de belles matières premières et une touche d’innovation technologique. »

La société vient d’en faire une nouvelle démonstration avec la sortie, en 2019, d’un produit conçu en interne, « la chaussette la plus solide du marché », se félicite Myriam Joly. Alors que 95 % des chaussettes portées en France sont fabriquées à l’étranger, dont un tiers en Chine, la PME tarnaise se maintient sur le marché, avec 250 000 paires de chaussettes commercialisées chaque année.

Investissement et recrutement au programme de Missègle

Le maintien de l’activité en France a nécessité un plan d’investissement 2017-2021 de 1,7 million d’euros, pour renouveler et moderniser le parc machines.

En quelques années, les effectifs sont passés de 7 à 33 salariés, et 5 recrutements sont encore prévus d’ici à fin 2020. Le chiffre d’affaires (4,8 M€ en 2018), a été doublé en quatre ans. Et une nouvelle extension des ateliers est à l’étude. La mise en chantier de 1 400 m2 supplémentaires, toujours à Burlats, est prévue en mars 2020.

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