Fondée en 1925 par Louis Chabrillac à Toulouse, l’imprimerie Chabrillac (47 salariés ; CA 2019 : 8,40 M€) a fait ses débuts dans le monde du cirque avec la fourniture d’affiches de spectacle grand format. La société s’est ensuite orientée vers l’affichage publicitaire en extérieur, puis la publicité sur lieu de vente au début des années 2000. Une spécialité qui représente aujourd’hui 30 % du chiffre d’affaires de l’entreprise. « Nous possédons plus de 500 clients partout en France, de la réserve africaine de Sigean à de grandes chaînes de magasins comme Optic 2000 ou Castorama », souligne Christophe Ricard, directeur général de l’imprimerie Chabrillac depuis 2017.
Une croissance maîtrisée
Rachetée à la fin des années 1980 par le groupe aveyronnais Inforsud, c’est de manière indépendante qu’elle maintient sa stabilité économique. « Malgré le marché stable et complexe de l’affichage, nous avons toujours conservé une croissance maîtrisée et une trésorerie solide, ce qui nous permet notamment de traverser la crise liée à l’épidémie de coronavirus sans avoir recours au chômage partiel ou au prêt garanti par l'État », appuie Christophe Ricard. Chabrillac possède une dizaine de concurrents en France, dont le plus important est en redressement judiciaire depuis début avril.
Pour s’adapter aux besoins du marché, Chabrillac a par exemple investi 500 000 euros dans une nouvelle machine d’impression numérique. Jusqu’à présent, l’entreprise était dotée de deux machines pour l’impression offset, c’est-à-dire en grandes séries, ainsi que d’une première machine numérique dédiée à la publicité sur lieu de vente. « Aujourd’hui, les campagnes de publicité sont plus ciblées et se régionalisent, d’où des séries plus petites et donc un panier moyen réduit chez nos clients, analyse le directeur général. La nouvelle machine numérique que nous venons d’installer va nous permettre de produire spécifiquement ces petites et moyennes séries ».
Retrouver une cadence d’avant-crise
Chabrillac s’est équipé d’un ERP pour optimiser son fonctionnement et augmenter la valeur ajoutée de ses effectifs. De plus, la société cherche à se différencier de la concurrence par l’attention portée à l’empreinte écologique de ses impressions. La nouvelle machine numérique est d’ailleurs conçue pour travailler avec des encres à base aqueuse, donc sans solvants.
L’entreprise toulousaine a enregistré jusqu’à - 80 % de baisse d’activité entre mi-mars et mi-avril en raison de l’épidémie de Covid-19 et du confinement. Suite à ces multiples annulations de commandes, l’activité a repris progressivement jusqu’à l’été et Chabrillac espère bientôt retrouver sa cadence d’avant crise. L’objectif initial était d’atteindre les 9 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2020, et la société compte faire son maximum pour se rapprocher de ce prévisionnel. Une réflexion est entamée en interne sur l’affichage publicitaire numérique, une spécialité que la PME toulousaine ne possède pas encore mais qui pourrait bientôt venir compléter son offre.