Banque Populaire Occitane : « Préciser les besoins de son entreprise avant de solliciter un prêt garanti par l'État »
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Philippe Alary directeur de réseau entreprises et gestion privée de la Banque Populaire Occitane Banque Populaire Occitane : « Préciser les besoins de son entreprise avant de solliciter un prêt garanti par l'État »

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Au sein du réseau de la Banque Populaire Occitane, près de 20 % des entreprises ont déjà demandé un entretien concernant le Prêt garanti par l’État. Un dispositif qui permet de soulager les besoins immédiats des entreprises mais doit être utilisé avec prudence pour ne pas obérer les capacités d’investissement lors de la reprise, conseille Philippe Alary, directeur de réseau entreprises et gestion privée de la banque.

Philippe Alary, directeur du réseau Entreprises et Gestion Privée de la Banque Populaire Occitane — Photo : DR

Le Journal des Entreprises : Peut-on déjà tirer un premier bilan économique de la crise du coronavirus en Occitanie ?

Philippe Alary : Nous sommes devant une crise sans précédent, sur le plan sanitaire, par son ampleur et sa gravité, avec des répercussions durables sur l’économie et la société. Nous manquons encore de recul sur l’impact précis. À l’heure actuelle, nous avons mis en œuvre 25 000 reports d’échéances de prêt de crédit-bail au sein du réseau Banque Populaire Occitane. Mais la situation évolue très vite, avec des entreprises qui se retrouvent dans le tourbillon du jour au lendemain.

Quelle est votre approche sur le prêt garanti par l’État ?

P.A. : A ce jour, près de 20 % de nos clients professionnels ont déjà demandé un entretien sur le dispositif, pour connaître son fonctionnement et savoir à quels montants ils peuvent prétendre.

Notre conseil aux chefs d’entreprise est de bien apprécier leurs besoins immédiats au moment de solliciter ces prêts garantis par l’État. Pour beaucoup de PME, il sera plus raisonnable de se limiter dans un premier temps à un montant correspondant à 10 ou 15 % du chiffre d’affaires, afin de couvrir les dépenses des deux ou trois prochains mois : versement des salaires non pris en charge par le chômage partiel, paiement des fournisseurs, charges incompressibles… Si le besoin s’en fait sentir, il sera toujours temps de demander un second prêt garanti par l'Etat, dans la limite globale de 25 % du chiffre d’affaires 2019. L’enjeu pour les entreprises, c’est de ne pas obérer leurs capacités d’investissement lorsque la reprise sera là.

Quels autres conseils pouvez-vous donner aux dirigeants de PME ?

P.A. La priorité absolue reste de protéger les collaborateurs, de respecter les gestes barrières et de limiter les déplacements - nous développons d’ailleurs les signatures électroniques pour les prêts en cours de négociation. Sur le plan financier, nous incitons les entreprises à régler leurs fournisseurs pour éviter l’effet domino qui ne pourrait qu’accentuer la crise.

Notre message aux dirigeants est fait à la fois de prudence et d’optimisme : la crise nous a tous bousculés, mais elle a montré la capacité des acteurs à se réorganiser, à interroger leurs pratiques opérationnelles et commerciales, et même leur stratégie. Il faut dès aujourd’hui se remobiliser pour anticiper la sortie de crise.

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