Banque Courtois : La stratégie du nouveau président
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Hervé Rogeau Hervé Rogeau Banque Courtois : La stratégie du nouveau président

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En poste depuis la rentrée, Hervé Rogeau prend la suite de Francis Molino à la tête de la Banque Courtois. Son objectif : maintenir le haut niveau de compétence de ses équipes et atteindre le parfait équilibre entre offre digitale et conseil en agence.

— Photo : Le Journal des Entreprises

Le Journal des Entreprises : Est-ce un défi de piloter une banque ancienne, familiale à fort ancrage régional, quand on ne connaît pas encore le tissu économique local ?

Hervé Rogeau : J'ai démarré ma carrière au Crédit du Nord en 1988, qui est propriétaire à 100 % de la Banque Courtois depuis 1992. Je suis donc quelque part bien de la maison. J'ai été directeur régional des provinces du Nord pendant six ans avant de descendre à Toulouse rejoindre la Banque Courtois, pour prendre la succession de Francis Molino. Je ne connais pas le Sud-Ouest, ni le rugby, je l'admets volontiers, mais je dis simplement à mes collègues et à notre clientèle qu'ils vont me l'apprendre !

Comment décririez-vous la clientèle de cette banque ?

H.R. : C'est une clientèle haut-de-gamme et très fidèle. Cette fidélité s'explique probablement par les excellents résultats du dernier sondage de satisfaction réalisé par Ipsos : la Banque Courtois figure au premier rang, sur son territoire, pour des critères de service, de vitesse de montage de crédits, de tarifs, etc. Qui sont nos clients ? Ils sont un peu plus de 3 000 entreprises (de plus de 1,5 millions d'euros de CA) , 14 500 professionnels et 151 000 particuliers. En arrivant à la Banque Courtois, j'ai découvert une culture très forte de proximité relationnelle, proche de celle du médecin de famille. Il y a ici une notion de banquier de famille avec une offre de service global sur le long terme.

Qu'entendez-vous par "offre globale" ?

H.R. : Ce qui nous intéresse, c'est de nous occuper de l'entrepreneur, de son entreprise mais aussi de sa famille et de son patrimoine. D'ailleurs nos services de gestion du patrimoine travaillent aussi bien avec des projets professionnels que des projets particuliers.

Quel est le maillage territorial ?

H.R. : La digitalisation des services ne modifiera pas la carte de nos agences. Nous n'avons pas un maillage aussi dense que d'autres banques régionales car nous n'avons pas la même clientèle. Nous avons aujourd'hui 82 agences, qui couvrent le grand Sud-Ouest, depuis Bordeaux et Anglet jusqu'à Perpignan en passant par Toulouse, ville du siège. Nous n'avons aucune raison de densifier ou de diminuer notre présence géographique. Par contre nous travaillons sur l'amélioration du service digital, y compris dans nos agences.

Quelles est votre stratégie de digitalisation ?

H.R. : Je vois évoluer le sujet de la digitalisation sur deux plans : des outils pour la clientèle qui veut être de plus en plus autonome, et des outils pour le personnel qui doit pouvoir présenter ses offres de façon conviviale.

La formation est-elle une de vos priorités ?

H.R. : Oui, mais ce n'est pas nouveau. Cela fait partie de l'ADN de la banque Courtois. Plus de 5 % de nos dépenses sont des dépenses de formation. C'est un taux au dessus de la moyenne. Je considère l'investissement dans les compétences comme primordial. Car c'est bien par la qualité de nos expertises que nous nous démarquons. Nous avons par exemple des conseillers clientèle spécialisés sur des profils comme les TPE ou les professions libérales.

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