Airbus : L'innovation se joue aussi au sol

Airbus : L'innovation se joue aussi au sol

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Aéronautique. En octobre, quarante innovations internes ont été présentées aux salariés d'Airbus sur le site de Saint-Martin-du-Touch, pour valoriser l'esprit d'innovation. Que ce soit dans les usines, la chaîne d'assemblage ou la cabine de l'avion, zoom sur les dernières trouvailles d'Airbus.
— Photo : Le Journal des Entreprises

« Ce n'est pas parce qu'on ne sort pas de nouvel avion que l'innovation s'arrête chez Airbus, confie un porte-parole de l'avionneur. L'innovation est permanente, dans les usines notamment. » Elle a aussi évolué, face aux demandes des clients et aux technologies en essor, notamment la digitalisation. « Il nous faut aller vers des cycles plus courts, des innnovations plus centrées sur les utilisateurs, qui ne sont pas seulement les passagers mais aussi les pilotes, l'équipage, la maintenance », détaille Yann Barbaux, directeur de l'innovation chez Airbus. Si l'innovation n'est pas l'apanage des technologies de fabrication aéronautique, elle n'est pas non plus réservée à certains cerveaux dédiés dans l'entreprise, affirme le constructeur. « Nous avons mis en place une boîte à idées interactive, IdeaSpace, il y a deux ans, à laquelle plus de 12.000 salariés sont enregistrées aujourd'hui. Vingt personnes sont chargées de sélectionner les meilleures idées, dont certaines prennent corps notamment via le Bizlab, l'accélérateur d'entreprises d'Airbus. Pour mettre en avant les idées innovantes de ses salariés, Airbus a organisé en octobre sur son site de Saint-Martin-du-Touch, à destination du personnel, une exposition de 40 innovations en cours de développement. En voici une sélection.
- Les lunettes connectées. Elles sont déjà utilisées en testdepuis quelques semaines sur la chaîne d'assemblage final de l'A330 à Toulouse, pour une activité de marquage des sièges et des meubles dans l'avion. Une opération qui nécessite un temps de travail divisé par six. D'autres applications dans les usines de l'avionneur sont dans les tuyaux.
- Le collier de frettage en papie
r. L'idée est venue d'un chef électricien opérant sur la voilure de l'A320, en Angleterre : remplacer les colliers en plastique retenant comme un élastique les câbles des harnais électriques que leur livrent les fournisseurs, par des colliers en papier. Ce qui supprime tout risque d'endommagement des câbles élastiques : au lieu de couper ce collier avec une pince, on le déchire tout simplement ! Ces colliers de frettage en papier devraient être implémentés sur les sites Airbus de Broughton et de Brême au début de l'année 2016.
- Le compacteur de déchets sous-vide. L'idée est venue d'un ingénieur allemand dans les systèmes cabines : utiliser dans l'avion une poubelle qui une fois remplie de déchets, est branchée sur le système d'air de l'avion et compactée par aspiration. Cette innovation permet de réduire de 50 % le volume de déchets récoltés dans l'avion. Cerise sur le gateau : cette poubelle est jusqu'à dix fois plus légère (vide) que celle utilisée aujourd'hui. Un compacteur qui pourrait arriver sur le marché d'ici à deux ans.
- La cabine connectée. Plus besoin pour les membres de l'équipage d'aller vérifier manuellement la présence ou la validité des gilets de sauvetage ou des cartes de sécurité : grâce à la technologie de l'internet des objets, il devient possible à distance de retrouver des informations sur tel objet ou tel équipement. Il suffit de lui appliquer une étiquette dotée d'une puce RFID et d'un code-barres, et d'installer une antenne dans le plafond de la cabine, qui récolte ces donnés par ondes radio. Une compagnie aérienne teste actuellement cette technologie sur ses sièges et ses gilets de sauvetage.




- Le cockpit virtuel.

Plongé dans un cockpit virtuel grâce à un casque de réalité virtuelle ultra-immersif, l'utilisateur peut tester les dernières technologies de cockpit d'Airbus, en amont dans leur développement, avec plus de flexibilité. Fruit de deux ans de travail, ce simulateur de vol en réalité virtuelle est pour l'instant utilisé à des fins de recherche sur le design du cockpit. Il pourrait à terme être utilisé pour des séances d'entraînement des pilotes.



Agnès Baritou