Yvon Grosso (Medef Sud) : « L'entreprise ne s'arrête plus au périmètre économique »
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Yvon Grosso président du Medef Sud Yvon Grosso (Medef Sud) : « L'entreprise ne s'arrête plus au périmètre économique »

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Le chef d’entreprise azuréen Yvon Grosso, président d'Agyca Group, a succédé à Jean-Luc Monteil à la présidence du Medef Sud. Arrivé dans un contexte de réforme de l'organisation patronale, il veut mener une mandature exemplaire, collégiale et proche des entreprises et des territoires.

L'entrepreneur azuréen Yvon Grosso, président du cabinet de conseil niçois Agyca Group, est le nouveau patron du Medef Sud — Photo : Hélène Lascols - Le Journal des entreprises

Le Journal des Entreprises : Quel est votre parcours d’entrepreneur engagé ?

Yvon Grosso : Je suis Cannois et je préside aujourd’hui Agyca Group, un groupe créé en 2008 qui rassemble quatre sociétés spécialisées dans les ressources humaines, qui emploie 245 personnes pour un chiffre d’affaires de 10,70 M€. Auparavant j’étais intrapreneur chez Adecco (de 1980 à 2007, NDLR) et j’ai notamment créé un réseau de 34 agences.
Mon engagement remonte à mes 28 ans et j’ai occupé différents mandats en charge de la formation et de l’emploi. J’ai présidé l’UPE 06 de 2010 à 2016. Aujourd’hui, je préside le Medef Sud, mais aussi Formasup Paca-CFA Epure depuis 2016 et le comité d’éthique de l’UPE 06. Enfin, je suis vice-président de l’UPE 06.

Que vous ont apporté vos différents mandats ?

Y.G. : Dans l’entreprise, on fait de l’entreprise, on développe des savoir-faire. Mais il faut aussi s’intéresser à ce qui se passe autour de l’entreprise. À travers mes différents mandats, j’ai beaucoup appris et notamment compris comment fonctionnaient des institutions comme la Sécurité sociale, la Caisse d’allocations familiales, les Prud’hommes, l’Urssaf, les organismes liés au fonctionnement de notre pays. Ce système, il faut le comprendre et regarder ce qu’on apporte en tant que chef d’entreprise à la société, au bien-être pour le pays.

Quelles seront les grandes lignes de votre mandat ?

Y.G. : La mandature 2019-2022 sera fidèle à trois principes de gouvernance.
D’abord l’exemplarité. La campagne qui vient de s’achever et au cours de laquelle j’étais opposé à Jean-Philippe Salducci [vice-président de l’UPE 13 et président de l’union maritime et fluviale de Marseille-Fos] a été une campagne de gentlemen, une campagne sur des programmes, des projets régionaux et non pas une campagne de « personnes ». Un patronat exemplaire est aussi une entreprise qui fait de la RSE (responsabilité sociétale des entreprises, NDLR). L’entreprise ne s’arrête plus au périmètre économique et il nous faut changer notre façon de penser l’entreprise en se posant la question de savoir à quoi sert l’entreprise dans la société ? Qu’apporte-t-elle sur notre territoire en termes de bien-être ?
Ensuite la collégialité impliquera un travail en équipe et une gouvernance collégiale qui sera dévoilée au début du mois d’octobre 2019. Une enquête sur les attentes de nos adhérents sera également lancée dans les prochains jours.
Enfin, le principe de proximité nous amènera, nous Medef Sud, à aller sur le terrain, dans les territoires, dans les branches, dans les entreprises. Nous irons à la rencontre de nos adhérents pour échanger avec eux dans leur environnement.

Le Medef a engagé sa transformation. Comment va-t-elle se traduire localement ?

Y.G. : J’arrive à la présidence du Medef Sud dans un contexte favorable parce qu’il y a une volonté de renforcer les Medef régionaux et territoriaux. Notre syndicat assure différentes missions : animation du paritarisme, influence et production d’idées, recrutement de mandataires, lieu de réflexion dans les domaines de l’emploi et de la formation. Avec la réforme du Medef, nous aimerions être davantage en phase avec les réalités du terrain, nous aimerions aussi avoir plus de moyens pour aider les Medef territoriaux à mieux accompagner leurs adhérents et leurs territoires.

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