Région Sud
Yannick Mazette (CMAR) : "Nous allons développer une marque pour l'artisanat régional"
Interview Région Sud # BTP # Artisanat

Yannick Mazette nouveau président de la Chambre des métiers et de l’artisanat Paca. "Nous allons développer une marque pour l'artisanat régional"

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Début novembre, la Chambre des métiers et de l’artisanat (CMA) Paca a élu comme président Yannick Mazette, artisan boulanger de 55 ans, dirigeant quatre boulangeries à l’Isle-sur-la-Sorgue, à la tête de la liste "La voix des artisans" portée par l’Union des entreprises de proximité (U2P). Il était jusque-là président de la CMA pour le Vaucluse, d’où il a démissionné pour se consacrer à la région.

Yannick Mazette est le nouveau président de la CMAR Paca — Photo : D.Gz.

Quel est le poids de l’artisanat en Région Sud ?

En Paca, l’artisanat représente 33 % du tissu économique et 10 % du PIB régional, avec plus de 15 milliards d’euros. Nous comptons plus de 250 métiers différents, qui peuvent être classés en trois grandes familles : le BTP, l’alimentaire et les services. Les services représentant tout de même près de 50 % des entreprises

Vous avez annoncé que vous souhaitiez faire de la Chambre des métiers et de l’artisanat Paca une référence sur le plan national. Comment comptez-vous vous y prendre ?

Nous allons tout d’abord développer une marque pour l’artisanat régional. Nous devons nous engager dans une démarche visant à mettre en place un véritable marketing territorial et travailler ainsi avec l’ensemble des collectivités. Nous devons voir les choses en grand. Afin de répondre aux attentes de l’ensemble de nos adhérents, nous devons envisager une chambre des métiers au service du client… Dans l’artisanat, nous sommes tous des chefs d’entreprise, nous avons tous des clients. De même à la Chambre. Les artisans sont nos clients, mais également l’ensemble des parties prenantes, comme les collectivités. Cette démarche peut en choquer certains, mais nous devons vraiment développer une offre de services, au plus près du terrain. Et cette offre peut varier d’un territoire à un autre. Nous disposons de 21 commissions territoriales afin de coller au plus près des réalités.

Il vous faut des moyens pour déployer une telle stratégie ?

J’entends bien aller chercher les moyens partout où ils se trouvent et notamment auprès de la Région. Lors de la dernière mandature, 50 millions d’euros ont été alloués à l’artisanat. Nous représentons pourtant 33 % des entreprises. Il faudrait pouvoir dégager davantage pour notre secteur, d’autant que le président de la Région, Renaud Muselier a créé un poste de vice-président en charge de l’artisanat.

Par ailleurs, sur les 19 millions d’euros de financement provenant des cotisations obligatoires, 17 millions d’euros sont fournis par les entreprises artisanales classiques et seulement 2 millions d’euros par les micro entreprises, alors qu’elles représentent près de la moitié des entreprises inscrites à la chambre des métiers. Le statut de micro entreprise ne peut être qu’un statut temporaire, au démarrage de l’activité. Peut-être devons-nous adapter nos offres de services en fonction du statut des entreprises…

Vous souhaitez lancer un état des lieux des centres de formation. Quelle est votre stratégie dans ce domaine ?

La CMAR dispose de sept campus de formation en Région, quatre dans le Var et deux dans les départements alpins. 20 % des apprentis de la région sont formés par nos sites. Nous devons là aussi travailler à étoffer encore notre offre. Nous allons réaliser un audit et faire un état des lieux. Nos centres de formation sont-ils bien positionnés ? Faut-il en créer dans les Bouches-du-Rhône et dans les Alpes-Maritimes ? Certains de nos sites sont au complet, comme celui consacré à la pâtisserie au Beausset, mais d’autres, comme celui de l’hôtellerie-restauration, peinent à trouver des apprentis. Nous devons déployer une offre avec un véritable intérêt pour le territoire et nous devons aussi inciter les chefs d’entreprise à accueillir des jeunes en apprentissage. Mais le plus important reste ensuite d’accompagner les jeunes dans leur recherche d’emploi. 80 % sont recrutés dans les six mois. Nous devons faire mieux. Si les entreprises veulent se développer, il leur faut de vraies compétences.

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