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Xavier Padovani (La Phocéenne de cosmétique) : « Avec Lovea, nous ciblons des consommateurs plus jeunes »
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Xavier Padovani directeur général associé de la Phocéenne de cosmétique Xavier Padovani (La Phocéenne de cosmétique) : « Avec Lovea, nous ciblons des consommateurs plus jeunes »

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La Phocéenne de cosmétique, basée à Salon-de-Provence, créatrice de la marque Le Petit Olivier, a racheté la marque Lovea en janvier 2018. Xavier Padovani, directeur général, revient sur ce rachat.

Eric Renard et xavier Padovani, les deux fondateurs de la Phocéenne de cosmétique — Photo : D.R.

Vous avez racheté Lovea en janvier 2018. Où en êtes-vous de l’intégration de cette marque ?

Nous sortons à peine de la période de digestion. Ce rachat était notre première opération de croissance externe. Lovea représentait 35 salariés, un chiffre d’affaires de 10 millions d’euros et était installée à Revel, près de Toulouse. Nous l’avons rachetée pour 6,8 millions d’euros. Les salariés sont aujourd’hui répartis entre Salon-de-Provence et notre implantation parisienne. À l’époque, ils étaient en difficulté, mais l’idée était de nous ouvrir à un nouveau marché, celui des produits solaires et nous pensons que Lovea (numéro 4 du solaire français, NDLR) a un fort potentiel. 85 % du chiffre d’affaires de l’entreprise est réalisé dans le domaine solaire, une gamme saisonnière et risquée.
Début avril, nous aurons relancé la totalité de la gamme (75 produits, dont 34 hors solaire) qui a été entièrement repensée. Nous avons planché sur les produits, les packagings… Nous nous sommes recentrés sur le monoï et l’huile de coco. Nous voulons faire de Lovea la marque la plus naturelle du rayon exotique. Nous disposons donc aujourd’hui de deux marques fortement complémentaires. Le Petit Olivier s’adresse à une clientèle de 30 à 60 ans et Lovea cible des consommateurs plus jeunes, de 18 à 30 ans. Il y a une évolution des comportements. Les jeunes sont désormais soucieux de la qualité et de l'aspect naturel des produits. Nos deux marques ne se concurrencent pas. À deux ans, Lovea peut doubler son chiffre d’affaires. La marque était bien positionnée. Avec les nouvelles formulations, nous devrions connaître une importante croissance, principalement en France. Le solaire s’exporte en général assez mal.

Pouvez-vous revenir sur l’histoire de la marque Le Petit Olivier ?

Avec mon associé, Eric Renard, nous avons créé la Phocéenne de cosmétique en 1996. Nous venions du secteur de la grande distribution et dans les rayons cosmétiques de la grande distribution, il n’existait aucune marque à connotation provençale. Nous avons ainsi voulu nous positionner sur ce créneau et proposer du 100 % fabriqué en France, depuis le flacon jusqu’au contenu. Nous avons créé la marque Senteurs Provençales, puis nous avons créé les premiers soins cosmétiques à l’huile d’olive pour la grande distribution en 2001-2002. La marque Le Petit Olivier a ensuite vu le jour en 2003 et tous nos produits ont basculé sous cette appellation. Immédiatement, la nouvelle marque a enregistré une croissance de 30 %. Nous enregistrons aujourd’hui 31 millions d’euros de chiffre d’affaires avec plus de 90 produits : gels douche, savons, shampoings et crèmes pour visage et corps. Nous vendons en moyenne 14 millions de produits par an, en France, mais également dans près de 60 pays.

L’export est un débouché important pour vous ?

Le Petit Olivier réalise en effet 24 % de son chiffre d’affaires sur les marchés étrangers. Nous visons les 30 %. Peu de PME exportent, mais c’est une erreur. Dès la création de l’entreprise, nous avons voulu nous tourner vers l’international. L’export permet de consolider son entreprise, c’est très important. Notre service export compte une dizaine de personnes. À l’international, nous vendons également à la grande distribution ou nous nous adaptons aux modèles existants. En Asie, nous sommes ainsi présents dans des drugstores haut de gamme. L’export demande une grande exigence, une grande souplesse et cela a toujours des répercussions sur la distribution nationale…

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