C'était LE sujet du CES 2017, l'automobile connectée et son pendant - de moins en moins - futuriste, le véhicule autonome. Sujet cher au spécialiste des solutions technologiques d'auto partage VuLog, présent au grand raout de Las Vegas, et pour qui le marché de la mobilité partagée va immanquablement évoluer vers la voiture autonome. « Les futurs opérateurs de flottes de véhicules autonomes auront, à moyen terme, deux options pour se positionner avant que celles-ci ne convergent, analyse Grégory Ducongé, directeur général de l'entreprise niçoise. La voie VTC actuellement monopolisée par Uber. Ou la voie du véhicule autonome partagé dans les villes ». C'est là que la PME azuréenne, leader sur le segment du free-floating, entendez par là le dispositif d'auto partage sans station, ni réservation, aussi méconnu en France que plébiscité à l'étranger, entend bien creuser son sillon. « Non pas pour réaliser des véhicules autonomes, mais pour faire en sorte qu'ils soient partagés très facilement ». Et l'entreprise de poser dès aujourd'hui ses pions pour devenir demain un de ses acteurs incontournables. Et ce, notamment auprès des constructeurs, de plus en plus intéressés par le sujet de l'auto partage.
Le succès Emov
En témoigne le projet madrilène Emov, remporté par VuLog, né d'une joint-venture entre l'opérateur de parking espagnol Eysa et le constructeur automobile PSA. Lancé le 22 décembre dernier, il porte sur le déploiement de 500 véhicules électriques en libre-service. « C'est le plus gros lancement de service d'auto partage en Europe et celui qui rencontre le succès le plus fulgurant avec 50.000 clients après seulement trois semaines d'activité », se félicite Georges Gallais, co-fondateur de VuLog. Une belle opération qui est venue conclure un exercice 2016 porteur pour l'entreprise niçoise, soutenue dans son développement par une levée de 8,4 millions d'euros opérée en septembre 2015 auprès des fonds Ecotechnologies (Bpifrance) et Environmental Technologies Fund. « Sur le segment free-floating, on a pris 30% de parts de marché sur l'année », revendique Grégory Ducongé.
3 200 véhicules équipés
Parmi les opérations les plus emblématiques, outre Madrid, on trouve celle signée au Danemark avec l'opérateur GreenMobility concernant le déploiement d'une flotte de 450 véhicules électriques à Copenhague. Ou encore Bruxelles, où 250 véhicules ont été déployés en septembre avec un opérateur belge de renom. Au total, VuLog revendique plus de 3 200 voitures équipées de sa technologie dans le monde, contre 1 400 en 2015. Une progression qui se lit également en terme de chiffre d'affaires puisqu'en 2016 la PME « a quasiment doublé » ses facturations pour flirter avec les 3 millions d'euros. Cette croissance s'est, enfin, accompagnée d'une hausse importante de ses effectifs, passés de 15 à 48 personnes en un an. « Ce qui va nous permettre d'accélérer en 2017, en particulier en Europe et aux Etats-Unis où nous avons de grandes ambitions », indique Grégory Ducongé. Dont l'objectif global est, à minima, de doubler une nouvelle fois le parc de véhicules équipés.
Deux cibles, deux problématiques
L'Europe, VuLog en a fait son terrain de chasse privilégié. Désormais bien identifiée, l'entreprise niçoise entend donc y conforter son leadership. « Il s'agira de travailler avec nos clients existants pour démarrer de nouvelles villes, et en prospecter d'autres, notamment en Pologne qui se démarque par son dynamisme sur le sujet », précise le directeur général. Aux Etats-Unis, l'équation diffère. « Nous sommes encore méconnus là-bas, d'où l'intérêt d'avoir été au CES pour créer des liens, démontrer notre savoir-faire » et ainsi, espère-t-il, « réaliser un premier déploiement d'ici à la fin de l'année ». Des discussions « sérieuses » seraient en cours avec quelques prospects, « notamment en Californie ». À cet égard, VuLog pourra s'appuyer sur sa filiale nord-américaine, ouverte courant 2016 au Canada. Pays où l'entreprise avait fait ses premiers pas à l'export. Elle y équipe à ce jour 1 600 véhicules répartis entre Vancouver et Montréal.
