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Véronique Maurel (CPME Var) : « La relance se fera dans un contexte redonnant confiance »
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Véronique Maurel présidente de la CPME Var Véronique Maurel (CPME Var) : « La relance se fera dans un contexte redonnant confiance »

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Véronique Maurel, présidente de la CPME du Var, attend du gouvernement des réponses précises quant à la situation économique actuelle et appelle de ses vœux un retour de la confiance pour donner l'envie aux dirigeants d’entreprise d'investir et d'embaucher.

Véronique Maurel, présidente de la CPME du Var. — Photo : DR

Le Journal des entreprises : Comment se portent les PME varoises ?

Véronique Maurel : La situation est très contrastée avec, d’un côté, des entreprises qui tournent bien et qui ont continué de travailler comme l’année précédente. Et de l’autre, des entreprises qui sont en souffrance. Le secteur du tourisme, très important pour toute l’économie du département, s’est semble-t-il bien maintenu au mois d’août, mais l’arrière-saison, qui concentrait de nombreuses attentes, est très incertaine depuis que le Var est en zone rouge au regard de la situation sanitaire.

La reprise sera-t-elle au rendez-vous ?

V.M. : C’est un gros point d’interrogation. Nous attendons toujours le détail des mesures du plan de relance, qui je l’espère, apportera un assouplissement de certaines règles et sanctions, qui sont devenues omniprésentes. Quid aussi du prêt garanti par l’État ? Comment les entreprises vont-elles devoir le rembourser ? Beaucoup de questions sont posées et nous attendons maintenant des réponses. Tant que ce ne sera pas clair, ni précis, les entrepreneurs continueront de naviguer au jour le jour. Nous attendons aujourd’hui des mesures qui nous donnent des perspectives, qui nous incitent à investir et à embaucher.

« Si nous n’avons pas de commandes, si les doutes persistent, il n’y aura pas de reprise. »

Nous, entrepreneurs, nous sommes prêts à relever le défi de l’embauche des jeunes, mais si nous n’avons pas de commandes, si les doutes persistent, il n’y aura pas de reprise. Aujourd’hui, les annonces permanentes concernant le nombre de cas positifs au Covid-19 ne donnent pas envie. Cette ambiance négative crée un stress, une angoisse sur l’avenir et il n’y a rien de pire pour les entrepreneurs que nous sommes car, dans un tel contexte, nous gérons notre entreprise au jour le jour et nous ne faisons plus de projets. La relance se fera dans un contexte positif, dans un contexte redonnant confiance aux entrepreneurs et aux consommateurs.

Que pensez-vous du protocole sanitaire publié par le gouvernement ?

V.M. : Nous savons que nous devons le mettre en place, au risque d’être sanctionné. Là encore, on ne prend pas le problème par le bon bout… Tous les dirigeants avaient déjà mis des choses en œuvre pour protéger leurs salariés.

Concernant le port du masque, je fais confiance aux personnes qui préconisent de le porter et je suis favorable à cette mesure en entreprise… En revanche, je comprends assez mal que ce port du masque ne soit pas généralisé, que nos salariés puissent se rendre dans une réunion de famille ou autre rassemblement privé le week-end sans masque. Les entreprises ne peuvent être les seules responsables de la propagation du virus.

L’entreprise doit-elle prendre à sa charge le coût de ces mesures sanitaires ?

V.M. : Le coût n’est pas anodin, pour les petites entreprises, comme pour les plus grosses. Au sein de mon entreprise Ixarys, une entreprise implantée à Lorgues, près de Draguignan et spécialisée dans l’édition de logiciels de traçabilité, j’ai fait faire deux masques en tissu pour chacun de mes 19 salariés et nous avons investi dans un stock de fournitures sanitaires. Cela a un coût, c’est évident.

Mais je veux rappeler que la crise sanitaire sera un jour résolue. Nous trouverons une solution. En revanche, nous aurons à traverser une crise économique, qui devrait être le souci principal. Les conséquences du confinement vont être dramatiques… Elles le sont déjà et le seront davantage lorsque les entrepreneurs devront rembourser les charges, le prêt garanti par l’État, etc. Ces « dettes » suivent leur cours et tout le monde considère comme normal qu’elles soient remboursées, alors même que les entreprises n’ont pas enregistré de chiffre d’affaires.

Comment votre entreprise, Ixarys, résiste-t-elle à cette situation inédite ?

V.M. : Chez Ixarys, nous évoluons sur deux principaux secteurs. Dans le domaine de la viticulture, nous avons continué à travailler et nous sommes en ce moment aux côtés de nos clients viticulteurs pour les vendanges. Dans l’aéronautique, un marché sur lequel nous avons beaucoup misé, les centres de maintenance, que nous adressons, vont continuer de travailler. En revanche, beaucoup de dossiers ont été reportés en 2021 et nous espérons cette année maintenir le chiffre d’affaires au niveau de 2019.

Pendant le confinement, nos équipes étaient en télétravail ou en chômage partiel. Aujourd’hui, elles sont de retour au bureau, mais elles ont conservé la possibilité de faire une à deux journées en télétravail. Nous avons conservé ce système car nous nous sommes rendu compte que le télétravail pouvait arranger certains de nos collaborateurs et que le travail était fait. Nous leur faisons confiance.

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