Le créateur
Vincent Chabbert, 29 ans, ne vient ni du monde de l’internet, ni de la logistique, mais de l’hôtellerie où il a travaillé pendant douze ans au sein du groupe Accor, grimpant les échelons jusqu’à devenir directeur d’établissement. "L’idée de Tut Tut a germé en 2019. J’effectuais beaucoup de trajets en voiture, et je ne faisais pas de covoiturage. Ma voiture étant un peu mon bureau…", confie-t-il. Mais, cependant, tous ces déplacements auraient pu servir à transporter des colis.
Quand la crise sanitaire a frappé, en mars 2020, les livraisons à domicile sont devenues cruciales. "Il y a soudain eu un important besoin de distribution de colis. J’ai alors revu ma copie et je me suis davantage positionné sur les besoins liés à la distribution locale". La société a alors vu le jour en juillet 2020 et la plateforme Tut Tut a ouvert le 26 avril. Elle est désormais accessible dans les principales grandes villes entre Nice et Montpellier.
Le concept
Tut Tut utilise une technologie de mise en relation identique à celle d’Uber. "Nous avons commencé par nous adresser aux commerces, non seulement de proximité (cavistes, fleuristes…) mais également aux grandes surfaces. Nous proposons de livrer toute commande en deux heures et ce, sept jours sur sept, via un pool de particuliers qui s’inscrivent sur notre site pour jouer le rôle de coursiers. Nous sommes en quelque sorte l’arme anti-Amazon", précise Vincent Chabbert.
Une livraison doit se faire sur un territoire, l’application lance l’information à tous les coursiers sur la zone et le premier qui prend la course la fait. "Nous avons quatre tailles de colis selon qu’il peut être transportable à vélo, en scooter, en voiture ou en utilitaire. Nos tarifs de livraison vont de 7 euros à 45 euros pour un gros colis livré à plus de 20 kilomètres du point de vente. Nous sommes donc, en moyenne, deux à trois fois moins cher qu’un transporteur classique", détaille le dirigeant dont le modèle économique repose essentiellement sur un pourcentage de 30 % pris sur le tarif de la livraison. Les 70 % restants allant au coursier.
Les perspectives
Tut Tut compte aujourd’hui une dizaine de salariés, mais la société en prévoit 25 en septembre et une cinquantaine avant la fin de l’année. "Nous allons déménager sur un site de 300 m² près de la gare TGV d’Avignon pour début septembre et nous avons besoin d’étoffer notre équipe commerciale afin de pouvoir nous déployer sur d’autres villes et notamment Paris".
Tut Tut, qui a levé près de 800 000 euros en deux tours de table auprès de Bpifrance, de banques et d’un investisseur privé, vise une levée de fonds de plusieurs millions d’euros d’ici au début d’année 2022. "Nous connaissons un très fort engouement. Notre plateforme existe et nous pouvons donc nous déployer facilement partout. Ainsi, en fonction des sommes que nous lèverons, nous pourrons envisager un déploiement national, voire international. Nous avons surtout besoin de commerciaux pour démarcher les magasins et de communication massive pour faire connaître notre solution", explique Vincent Chabbert.
